Charles Rodwell

Revue GEEA : La sécurité et l'économie

Renforcer notre attractivité pour financer la relance industrielle de la France par Charles Rodwell

Nommé parlementaire en mission par la Première ministre auprès du Gouvernement sur l’attractivité économique de la France et le financement de notre relance industrielle, Charles Rodwell, député de la 1re circonscription des Yvelines, dresse les enjeux de cette bataille et appelle les élus locaux et les entreprises de tous les départements à partager leurs propositions.

Depuis 2017, Emmanuel Macron a fait de la relance de nos industries une priorité. Malgré des difficultés persistantes, quelques premiers succès sont très encourageants. Dans une récente tribune pour Marianne, vous plaidez pour renforcer l’attractivité de la France, afin de convaincre des investisseurs venus du monde entier d’investir dans notre pays, au service de nos intérêts nationaux. Quels en sont les enjeux ?

 

La relance industrielle de la France est la mère de nos batailles. Elle l’est, parce qu’elle doit permettre à chaque Français de retrouver le pouvoir de vivre de son travail, quelle que soit la région dans laquelle il vit.

 

Après trente années de désindustrialisation qui ont fracturé notre pays, cette relance est engagée, avec des premiers succès concrets, qui reposent sur des choix politiques assumés. Grâce à notre politique fiscale, les impôts des ménages et des entreprises ont baissé de plus de 50 milliards d’euros. Grâce aux réformes de notre marché du travail, nos entreprises ont créé près de 2 millions d’emplois partout en France, en six ans. Grâce à nos investissements massifs, publics et privés, dans l’offre française, près de 200 usines ont ouvert en France sur les deux dernières années.

 

Ces succès reposent également sur l’engagement des Français qui, par leur travail, financent les 150 milliards d’euros d’investissements publics engagés à travers les plans France Relance et France 2030.

 

Enfin, ces succès reposent sur l’engagement des entreprises françaises et internationales qui font le choix d’investir en France, pour y implanter des activités stratégiques pour la sécurité de nos chaînes de valeur. Dans un monde en pleine recomposition géopolitique, leur maîtrise est devenue un enjeu capital pour garantir l’indépendance et la prospérité de notre pays.

 

Vous évoquez la sécurité de nos chaînes de valeur stratégiques. Sur cette question, comment renforcer à la fois l’attractivité et la souveraineté de notre pays, deux objectifs qui peuvent sembler contradictoires ?

 

Alors que l’édition 2023 du Sommet Choose France s’est tenu le mois dernier à Versailles, dans ma circonscription, affirmons-le clairement : la France est depuis quatre ans le pays européen le plus attractif pour les investissements étrangers, c’est une bonne nouvelle pour la maîtrise de nos chaînes de valeur stratégiques.

 

En la matière, les exemples pleuvent. La production de batteries en France et en Europe est fondamentale pour permettre à nos filières d’excellence – notamment automobile – de réussir leur transition électrique. C’est le sens de l’essor de notre champion national Verkor et de l’implantation des sites industriels d’ACC, de Prologium et de XTC dans les Hauts-de-France.

 

Notre dépendance extrême aux importations de semi-conducteurs venues d’Asie, met en doute la pérennité d’une part de nos industries aéronautiques, automobiles et informatiques au 21e siècle. C’est l’enjeu de l’investissement record annoncé conjointement en 2023 par STMicroelectronics et Global Foundries, pour l’extension du site de production de Crolles.

 

En matière de santé, c’est pour faire face aux pénuries que nous avons connues depuis l’épidémie du Covid-19, que le président de la République a annoncé, en juin dernier, la relocalisation en France de la production de 25 médicaments.

 

Des initiatives que tous saluent…

 

C’est en effet dans un esprit (presque) transpartisan, que nous avons fait le choix politique et industriel décisif de reprendre le contrôle de nos chaînes de valeur stratégiques, en soutenant nos industries nationales et attirant, sur notre sol, des entreprises venues du monde entier.

 

Les premiers succès sont là : nous parvenons désormais à convaincre les plus grands groupes industriels mondiaux, d’investir en France pour y implanter leurs activités. La France doit maintenant décliner cette politique offensive, pour attirer des entreprises plus petites – des PME et des ETI – mais tout aussi stratégiques pour la sécurité de nos chaînes de valeur.

 

Comment y parvenir concrètement ?

 

C’est l’un des objets principaux de la mission que je mène pendant six mois auprès du gouvernement, à la demande de la Première ministre : créer une procédure accélérée pour attirer et faciliter l’implantation de ces PME et ces ETI dans toutes nos régions. Ceci, en apportant une réponse plus personnalisée, rapide et adaptée à leurs attentes et à leurs besoins.

 

Disponibilité foncière, accès à l’eau et à l’énergie, formation aux bonnes compétences : élu local depuis plusieurs années, je suis convaincu que les réponses les plus audacieuses et les plus efficaces à ces besoins, viennent des chefs d’entreprise, de leurs salariés et des élus locaux de tous nos départements, qui maîtrisent parfaitement les enjeux et les atouts de leur territoire pour les valoriser auprès des investisseurs internationaux.

 

C’est dans cet esprit que, dans le cadre de mon tour de France « La France sait Faire ! » dédié à l’attractivité et au financement de notre relance industrielle, je me permets de vous lancer un appel : forts de votre expérience, n’hésitez pas à me solliciter avec vos propositions, vos avis, vos conseils et vos projets ! Je tâcherai de m’en faire le relai, au service de la mission qui m’a été confiée.