Dominique de Legge

Revue GEEA : La sécurité et l'économie

Revue GEEA : Entre ambition et sobriété : faut-il choisir?

Quand la cohérence politique devient une absolue nécessité par Dominique de Legge

Lancé le 6 octobre dernier par le gouvernement, le plan de sobriété énergétique vise à réduire de 10% notre consommation d’énergie d’ici 2024, et concerne l’ensemble de la société : Etat, entreprises, collectivités, citoyens. Si, dans un contexte de possibles restrictions d’approvisionnement énergétique et de changement climatique, la majorité des français adhère à la philosophie de ces préconisations, à savoir consommer moins et autrement, l’impact concret de ces mesures sur les performances de notre économie peuvent inquiéter.

Dominique de Legge, sénateur d’Ille et Vilaine et Vice-président de la commission des finances se demande si le gouvernement n’a pas commis une erreur d’appréciation, en soumettant l’ensemble des problématiques économiques et sociales de notre pays au seul prisme de la vertu écologique.

Sommes-nous vraiment condamnés à choisir entre ambition économique et sobriété écologique ?

La question suppose d’emblée une forme de démission, de résignation à une baisse de performance et de croissance. On veut nous faire croire que mesure et tempérance seraient sinon incompatibles avec le désir de réussir, du moins devraient le restreindre. Je n’y crois pas, mais tout dépend de la cohérence et de l’ampleur de cette stratégie énergétique imposée par le gouvernement.

Le changement climatique constitue-t-il un obstacle à la croissance et au développement ?

Je suis d’abord frappé par la profusion des mesures tous azimut auxquelles devront se plier nos entreprises, déjà fortement soumises à des contraintes administratives et fiscales : mise aux normes des bâtiments, diagnostics de consommation, consignes strictes pour les salariés, incitation au télétravail, déploiement du forfait « mobilités durables », etc.. Cet inventaire à la Prévert faisant l’objet de « chartes d’engagement », avec la désignation, dans chaque établissement d’un « ambassadeur ou référent de la sobriété énergétique » ! On mesure l’investissement financier et le temps nécessaire que devront déployer les chefs d’entreprise pour remplir ces nombreuses conditions. Cette profusion n’est pas un gage d’efficacité, bien au contraire, elle noie et brouille les objectifs, empêche l’émergence de priorités, donc d’ambition.

Qu’est-ce-qui plombe l’économie française ?

J’observe régulièrement ce phénomène lors des débats budgétaires : quand les chiffres explosent, que tout est prioritaire, que l’on n’a pas opéré de choix, alors tout est paralysé. Je vois dans le recours massif au 49.3 l’aveu de cette faiblesse. En matière sociale, par exemple, il n’est pas possible de laisser se creuser le déficit de la sécurité sociale, de refuser la maîtrise de la politique migratoire et de prétendre mener une politique sociale cohérente.

C’est en se donnant les moyens de ses ambitions, en ciblant des priorités que l’on pourra répondre à une légitime ambition économique.

Que pensez-vous de l’ambition d’atteindre la sobriété énergétique ?

La sobriété n’est pas une fin en soi. L’écologie consiste à équilibrer les considérations économiques, sociales et environnementales, pas à soumettre un pays aux seuls impératifs de l’environnement ! Or nous assistons actuellement à une forme de diktat vertueux qui désigne et sanctionne les « mauvais élèves », je pense particulièrement aux agriculteurs, aux PME, aux petits commerçants, qui peinent à se soumettre au rythme et à l’ampleur de mises aux normes à marche forcée.

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