Michel Herbillon

Petit déjeuner du 11 octobre autour de Jean Castex, ancien Premier ministre, Président de la RATP

Thème : Métro-Boulot-Dodo-JO: La RATP est-elle prête à relever les prochains défis ?

Réponse ce matin au petit déjeuner GEEA à l’Assemblée nationale autour de Jean Castex, ancien Premier ministre et Président de la RATP.

Une trentaine de parlementaires étaient présents afin d’échanger sur les défis, profondément nouveaux, de la RATP notamment en matière de ressources humaines et moyens mis en place pour faciliter le déplacement des usagers des transports en commun.

Revue GEEA : La sécurité et l'économie

Face aux cybermenaces, préparons notre sécurité collective de demain, éditorial de Michel Herbillon

30 ans après l’arrivée d’Internet en France pour le grand public et à l’heure de la numérisation de notre société, l’ère de la fascination naïve pour le développement de ce merveilleux outil est bel et bien derrière nous. Désormais, les dangers associés aux systèmes informatiques sont une menace bien identifiée pour l’ensemble des acteurs de notre société dont les conséquences peuvent être majeures.

En France, en 2022, selon une étude menée par le Cesin, 45% des entreprises ont été la cible d’attaques informatiques et 14% ont été victimes de ransomware. Des chiffres en baisse au regard des années passées, mais qui demeurent particulièrement élevés. Ces attaques ont des conséquences concrètes pour nos entreprises puisque 35% de celles attaquées se sont fait dérober des données et 33% d’entre elles ont subi des usurpations d’identité.

En tant qu’élus, nous connaissons bien cette préoccupation des entreprises puisque l’Etat, les collectivités territoriales ou encore les hôpitaux sont régulièrement les cibles des pirates informatiques. Ceux-ci n’hésitent plus à divulguer les données personnelles confidentielles dont ils se sont emparés lors de cyberattaques comme ce fût le cas suite à l’attaque du centre hospitalier de Corbeil-Essonnes.

Ces opérations criminelles désormais bien connues cachent une réalité plus confidentielle, celle de l’espionnage. En effet, près de 80% de l’activité de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) est dédiée à la lutte contre l’espionnage qui touche l’ensemble des acteurs publics et privés de notre société. Ces atteintes, dont on parle peu, ont un impact majeur pour notre économie et notre sécurité nationale.

Selon Guillaume POUPARD, Directeur général de l’ANSSI de 2014 à 2022, ces attaques ne sont pas initiées par des organisations criminelles isolées, mais bien par des Etats. S’il demeure difficile de tirer un bilan des dégâts causés par l’espionnage, cet expert ne cache pas que les conséquences actuelles « font froid dans le dos » tant ces attaques touchent les acteurs stratégiques publics ou privés de notre pays.

Dans le même temps, l’ensemble des Armées du Monde se dotent aujourd’hui de capacités cyber, défensives et offensives, car il est désormais possible, du fait du développement croissant des systèmes informatiques, de détruire ceux-ci de manière plus aisée que par des moyens conventionnels. A cela s’ajoute l’apparition de nouveaux champs de conflictualité comme le spatial. C’est ainsi qu’un réseau satellitaire qui couvre notamment l'Europe et l'Ukraine a été victime d'une attaque cyber le 24 février 2022, alors que l'armée russe commençait à envahir l'Ukraine.

Face à ces nouveaux dangers qui concernent notre société dans sa globalité, individus, entreprises, collectivités ou encore l’Etat, nous avons l’impérieuse nécessité de nous protéger dès aujourd’hui. Chacun à notre échelle, nous nous devons de prendre conscience de la dangerosité inhérente aux systèmes informatiques et nous prémunir d’attaques qui ne manqueront pas de survenir. Il en va de la sécurité de nos données personnelles et professionnelles, de notre sécurité collective, mais surtout de notre souveraineté.

Notre défense de demain se prépare dès aujourd’hui : avec la loi de programmation militaire 2024/2030 qui prévoit des mesures pour accroitre les capacités d’action de l’ANSSI, avec la mobilisation d’un programme d’investissement d’un milliard d’euros dans le cadre la stratégie d'accélération pour la cybersécurité de France 2030 ou encore le recrutement de 1500 cyber patrouilleurs suite à la promulgation de la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur.

D’autres évolutions législatives viendront aussi avec la prochaine transposition en droit français de la directive Network and Information System Security, adoptée par le Parlement européen en 2022, qui permettra de renforcer encore le champ d’action de l’ANSSI à un plus grand nombre de secteurs économiques et d’acteurs publics et privés.

Le défi qui est devant nous est immense. Chaque citoyen et entreprise devra prendre sa part pour défendre nos libertés individuelles, pour contribuer à notre sécurité collective, et in finedéfendre notre souveraineté au sein d’un début de 21ème siècle marqué par un regain des tensions internationales.

Revue GEEA : Entre ambition et sobriété : faut-il choisir?

Petit déjeuner autour de Patrick Pouyanné Président-Directeur général de TotalEnergies

Dès janvier, Génération Entreprise-Entrepreneurs Associés a souhaité marquer 2023
par la continuité de ses rencontres à travers l’actualité. Ça avait d’ailleurs commencé fort, en accueillant Patrick Pouyanné, Président Directeur Général de TotalEnergies.

Thème : « POUVONS-NOUS RÉELLEMENT NOUS PASSER DU PÉTROLE ? »

Il n’y a pas de fatalité au déclassement ! Editorial de Michel Herbillon

Il y a des crises qui sont de puissants révélateurs de nos faiblesses et de nos lacunes. Bien qu’étant encore la 6ème puissance économique du monde, la France semble tomber dans un inexorable déclin faute d’avoir assumé une politique ambitieuse et courageuse. Le risque aujourd’hui est de devoir gérer la pénurie qui s’impose à nous.

Nous vivons une crise profonde qui touche bien des secteurs dans notre pays et qui frappe d’abord les Français les plus modestes. Nous assistons quotidiennement à un Etat qui s’est trop longtemps reposé sur ses acquis au point d’en devenir aujourd’hui impuissant et incapable de faire face aux défis qui s’imposent à nous.

 

Nous restons le champion d’Europe des prélèvements obligatoires alors même que dans le même temps, nos services publics craquent de partout :

- Faute d’enseignants suffisamment formés, nous embauchons à la va vite des contractuels novices pour assurer l’instruction de nos enfants.

- Notre système de santé est au bord de l’asphyxie, les déserts médicaux s’étendent et le tri des patients à l’hôpital est bien une réalité. Nombre de malades n’arrivent plus à se soigner correctement et on déplore un très grand nombre de médicaments en rupture de stock.

- Le nombre de procédures judiciaires bloquées dans les commissariats et gendarmeries ne cesse de s’accroitre.

- On découvre qu’en situation de conflit de haute intensité notre armée n’aurait pas assez de munitions pour tenir plus de quelques jours de combats.

- Dans nombre de secteurs, la pénurie de main-d’œuvre fait tourner l’activité au ralenti. On ne compte plus les trains annulés, les places en crèche fermées, les chantiers retardés… et pourtant notre pays continue d’avoir plus de 5 millions de chômeurs.

 

Et que dire de notre approvisionnement énergétique. Alors que l’hiver approche, notre pays n’a jamais été autant confronté au risque de blackout de son système électrique. Certes, le conflit en Ukraine a accentué les difficultés et fait grimper les tarifs des énergies, mais si nous nous retrouvons dans la situation actuelle de devoir imposer des mesures de sobriété et de restrictions aux Français, c’est parce que nous avons mis à mal notre production nationale d’électricité. Depuis 2012, les gouvernements successifs ont conduit une politique de démantèlement de notre parc nucléaire qui nous assurait jusqu’à présent une énergie décarbonée, compétitive et souveraine. Autant d’avantages qui ont été sabordés, nous obligeant à présent à rouvrir des centrales à charbon ou à importer de l’électricité depuis l’Allemagne. Nous en payons le prix fort aujourd’hui.

 

La sobriété, qu’elle soit pour maitriser notre consommation d’énergie ou pour éviter une surconsommation des ressources, est salutaire.  Elle nous invite aussi à repenser nos pratiques au regard du changement climatique et de la préservation de l’environnement. Mais la sobriété qui se révèle être une restriction subie pour gérer la pénurie ne peut être une politique dans la durée qui soit acceptable par nos concitoyens.

 

A l’heure où les défis à surmonter se multiplient, nous ne devons pas nous résigner au déclassement de notre pays mais au contraire retrouver l’ambition d’un avenir prospère. Il n’y a pas de fatalité. Nous pouvons de nouveau emprunter le chemin de la prospérité, si nous retrouvons l’exigence de la vérité et du courage afin de mener  les réformes nécessaires au redressement de notre pays.

 

Le Général de Gaulle disait que la France ne pouvait être la France sans la grandeur. A l’époque, il avait su donner à notre pays un cap et surtout les moyens de ses ambitions. Ne perdons jamais cet esprit d’audace qui fait que nous pouvons encore obtenir à l’avenir de grandes réussites pour la France.

Petit déjeuner autour de Mathieu Lenglin, Directeur France de TESLA

Thème : “QUELLE MOBILITÉ POUR DEMAIN ?”

Parmi les nouvelles technologies qui émergent, plus propres, autonomes, connectées, partagées, parmi les innovations de plus en plus ingénieuses et innovantes, Tesla est devenu un acteur incontournable de la société à l’international.

En présence de Victor Habert-Dassault, Mohamed Aqhila, Pascale Boyer, Hubert Brigand, Pierre Cuypers, Jean-Michel Fourgous, Michel Herbillon, Christian Klinger, Jérôme Nury, Christophe Plassard, Nathalie Serre, Pierre Vatin

Revue GEEA : Industrialisation - Relocalisation : Impossible n'est pas français

Poursuivons ensemble le chemin tracé par Olivier DASSAULT, Par Michel Herbillon

Alors qu’il est désormais temps de relever la tête après la crise sanitaire que nous venons de traverser, le moment est aussi venu de tirer les leçons pour l’Etat et l’économie française de l’impact de la COVID sur l’industrie et le commerce. Il nous revient d’aborder sérieusement cette notion de souveraineté économique. Ce sujet qui autrefois était tabou pour certains, doit à présent être au cœur des débats si nous voulons reprendre en main l’indépendance stratégique de la France.

Avant tout, je souhaite partager avec vous une émotion certaine car c’est le premier numéro depuis la disparition tragique de notre ami Olivier Dassault. Son absence crée un vide pour nous tous, tant il nous faisait partager ses connaissances et son expérience de ses multiples vies : politique, entrepreneuriale, militaire et artistique. C’est Olivier qui nous a réunis au sein de Génération Entreprise Entrepreneurs Associés,  pour rapprocher les décideurs politiques et les entrepreneurs et mettre en commun notre passion de la France, lui qui avait une certaine vision de l’excellence française et défendait ardemment la nécessaire réindustrialisation de notre pays.

 

La meilleure façon de rendre hommage à Olivier est de nous inspirer de sa clairvoyance et de continuer à faire vivre GEEA, avec Victor Habert-Dassault son successeur dans l'Oise qui est désormais président d’honneur de notre association, ma collègue Valérie Bazin-Malgras co-présidente, et Jean-Michel Fourgous notre délégué général.

 

Notre rôle est d’autant plus important dans la période qui s'ouvre avec les élections législatives et présidentielles, que les valeurs que nous portons de défense de l’entreprise, d'assainissement des finances publiques, de réformes structurelles à mener, et la nécessaire débureaucratisation de l’Etat doivent être au coeur des débats à venir, sans oublier le sujet fondamental de la souveraineté économique que nous devons défendre sans relâche.

 

Cet enjeu a pris de plus en plus d'importance ces dernières années. La crise sanitaire aura d’ailleurs été un puissant révélateur en mettant en exergue nos faiblesses dans de nombreux secteurs où notre indépendance stratégique était menacée. Dès le début de la crise sanitaire, nous étions totalement dépendants des importations de masques chirurgicaux, de réactifs pour les tests PCRs, et de médicaments.   

 

Plus généralement, c'est bien la nécessité d'une véritable souveraineté économique qui est posée pour répondre aux besoins élémentaires de nos compatriotes et défendre les intérêts et le rayonnement de notre pays à l'international. Cela pose inévitablement la question de la place de l'État, mais aussi du rôle de l’Europe et de nos alliances avec nos partenaires stratégiques.

 

Cela passe aussi par la défense d’une industrie nationale qui assure notre autonomie dans de nombreux secteurs essentiels, comme celui de l’alimentaire, le domaine des énergies (sur les technologies de batterie électrique par exemple), ou bien encore la défense. Cette dernière est primordiale si nous voulons maintenir notre rang sur la scène internationale, puisque des accords commerciaux d'envergure comme ceux des sous-marins australiens aujourd’hui annulés ont une vocation géopolitique et permettent la création de liens diplomatiques forts et la stabilisation de zones de tensions.

 

Ce combat pour la grandeur de la France, c'était le combat principal d'Olivier, à la fois en tant qu'entrepreneur mais aussi en tant que député et nous devons le faire perdurer, car ses idées restent toujours autant d’actualité. Tous ensemble, nous veillerons à poursuivre ce chemin.

Petit déjeuner autour de Francois Eyraud, Directeur général de Danone Produit Frais France

En présence d'Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Robert Therry, Sébastien Meurant, Sandra Boëlle, Michèle Crouzet, Buon Tan, Valérie Bazin Malgras, Anne-Laure Blin, Nicolas Forissier, Michel Herbillon, Laurence Trastour-Isnart, Philippe Pemezec

En présence d'Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Robert Therry, Sébastien Meurant, Sandra Boëlle, Michèle Crouzet, Buon Tan, Valérie Bazin Malgras, Anne-Laure Blin, Nicolas Forissier, Michel Herbillon, Laurence Trastour-Isnart, Philippe Pemezec

Sur le thème « Quel nouveau pacte pour une souveraineté alimentaire durable et créatrice de valeur ?

NOTRE REVUE GEEA : ENTRE POSSIBLE ET IMPOSSIBLE, DEUX LETTRES ET UN ETAT D'ESPRIT

Petit-déjeuner autour de Michel Kempinski, président de Sulo Group

En présence d’Olivier Dassault, Gérard Cherpion, Belkir Belhaddad, Daniel Fasquelle, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Emmanuel Maquet, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Stéphane Viry

En présence d’Olivier Dassault, Gérard Cherpion, Belkir Belhaddad, Daniel Fasquelle, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Emmanuel Maquet, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Stéphane Viry

Au moment où se concluaient les travaux sur le projet de loi Gaspillage alimentaire, GEEA a reçu l’ambassadeur de l’économie circulaire, président de la société Sulo, leader européen des containers. Les générations se suivent mais ne se res- semblent pas. On est loin de la chanson de Leo Ferré des années 50 :

« Si l’on mettait le temps du plastique

En musique sique sique

On y perdrait son temps de temps en temps En y gagnant des sous et des bijoux des bijoux en plastique

Bien plus économiques miques miques

Et bien plus intéressant que les diamants Que l’on pend que l’on pend au cou des gens Car le temps du plastique

C’est bien plus fantastique tique tique

On y voit le printemps passer

Son temps à faire des affaires des fleurs en papiers ».

Un bon geste, un bon réflexe... L’antigaspi est devenu une religion nationale voire internationale impulsée par « Make your planet great again ! ». Elle fait heureusement de plus en plus d’adeptes grâce à une campagne d’information intensive depuis l’école jusque chez l’habi- tant et même à l’intérieur des entreprises.

Pour Michel Kempinski, les clés de la réus- site de Sulo, ce sont l’innovation, les inves- tissements et les Hommes. « Lorsque nous sommes partis, il y a plus de dix ans, sur le côté « bac recyclé », avec comme objectif de travailler ensuite sur du 100% recyclé, nous n’avions que 5% à l’origine de matières recy- clées car nous n’arrivions pas techniquement parlant à en faire plus. C’est donc progres- sivement, grâce à des tests et ingénieurs, que cela a pu évoluer. Derrière l’industrie se trouve une montée en compétence et un développement qui va vers l’avant avec des besoins de plus en plus qualifiés. »

Pour gagner la bataille contre la pollution domestique, les Français doivent impéra- tivement y participer. Il ajoute alors que « le tri reste très imparfait. Le sujet majeur est donc le tri à la source, par l’habitant. Comment persuader ce dernier de le faire ? » Incitation ou répression ? La question est posée. La réponse viendra du législateur.

Pour conclure sur une note positive, Michel Kempinski, évoque alors les innombrables possibilités industrielles dans le domaine du tri : « Techniquement, il y a encore énor- mément de choses à faire avec le plastique et l’innovation là-dessus n’a pas de limites. Ce que je trouve toujours fantastique, même après quinze années passées dans ce secteur, est que nous nous demandons toujours comment nous allons faire mieux et à chaque fois nous y arrivons. L’industrie n’a pas de limites. Tout ce que nous nous fixons comme objectif à un moment donné peut paraître irréalisable, puis plusieurs années plus tard, on le rend accessible. Il y aura donc encore, et cela j’en suis absolument persuadé, plusieurs entreprises qui vont naître dans les pro- chains mois et années, et qui apporteront des solutions. »

Que de temps perdu ! par Michel Herbillon

Alors que s’engage la seconde moitié du quinquennat, beaucoup de temps a été perdu dans la conduite du redressement de notre économie. Dans le même temps, les alertes se multiplient sur la situation des différentes économies mondiales.Alors que s’engage la seconde moitié du quinquennat, beaucoup de temps a été perdu dans la conduite du redressement de notre économie. Dans le même temps, les alertes se multiplient sur la situation des différentes économies mondiales.

d’accélérer les réformes face à la dégradation de la conjoncture économique en France. Aujourd’hui, ce ralentissement économique s’avère une réalité et nombres d’experts s’alarment d’une crise encore plus profonde qui pourrait frapper l’économie mondiale. Ainsi, selon les dernières prévisions du FMI, la croissance mondiale ne devrait pas dépasser 3 % en 2019, soit son rythme le plus faible depuis la crise financière de 2008. Même si l’économie française résiste aujourd’hui grâce à ses stabilisateurs économiques et à une politique soutenue de la demande, notre pays n’est évidemment pas épargné. Les prévisions de croissance pour cette année et pour l’année prochaine ont de nouveau été revues à la baisse.

La résistance de notre économie est conjoncturelle et a surtout un coût important. Les 17 Milliards d’euros de mesures nouvelles annoncées par le Président de la République et le Gouvernement pour apaiser la colère sociale à la suite du mouvement des « Gilets jaunes » seront financés en totalité par le déficit et l’endettement. Cette situation prépare des lendemains qui déchantent car chacun mesure que gager la baisse des impôts sur la hausse de la dette n’est pas une politique tenable. D’autant que notre endettement atteint déjà des limites préoccupantes, près de 100 % du PIB, et que l’an prochain, la France aura le deuxième déficit budgétaire le plus important de la zone euro.

Par ailleurs, le Gouvernement commet une erreur en renonçant à sa politique de l’offre menée pour redonner des marges à nos entre- prises (transformation du CICE, décalage de la baisse de l’Impôt sur les sociétés). Une politique qui avait enfin été initiée et qui aurait dû être poursuivie avec constance dans la durée car comme l’a encore récemment souligné l’OCDE, les entreprises françaises demeurent les plus taxées au monde.

Le Gouvernement aurait pu éviter ces renoncements en se donnant des marges de manœuvre avec des baisses de dépenses publiques et des réformes de fond. Deux exemples l’illustrent :

1) Les économies budgétaires promises n’ont pas été réalisées. Ainsi, l’objectif de réduire de 50 000 postes la fonction publique d’Etat a été abandonnée. En 2020, seuls 47 postes seront suppri- més. Pourtant les économies sur les dépenses de fonctionnement sont indispensables si nous voulons investir et baisser le poids des impôts.

2) Depuis le début du quinquennat des transformations en profon- deur auraient dû être lancées pour moderniser notre économie, réduire le poids de la technostructure administrative ou pour pérenniser un système de solidarité juste et efficace. Certes, cer- taines mesures - comme la réforme du code du travail par exemple – sont positives mais elles demeurent très insuffisantes. L’exemple de la réforme des retraites est flagrant. En Mai 2018, une concerta- tion avec les partenaires sociaux et une consultation citoyenne sont lancées pendant plus d’un an. A peine le rapport Delevoye est-il présenté en Juillet 2019 que le Gouvernement relance une nouvelle phase de concertation qui devrait durer de nombreux mois, pour une réforme des retraites qui de surcroit ne devrait pas s’appliquer avant... 2026.

Et pourtant les défis à relever ne manquent pas. La priorité aujourd’hui devrait être de réduire la dépense publique pour finan- cer la réindustrialisation de notre pays. Notre régression indus- trielle est la véritable raison de notre affaiblissement économique et social. En 30 ans, la part de l’industrie dans notre PIB a été divisée par deux avec comme conséquence une destruction des tissus éco- nomiques locaux dramatique pour nos territoires et leurs habitants, une détérioration de notre balance commerciale et une perte de ressources pour l’Etat. Moins d’industrie, c’est moins de croissance, moins d’emplois et moins de pouvoir d’achat. Pour relancer notre industrie il faut baisser massivement les impôts de production, ce qui est le meilleur moyen de relancer l’activité, et faciliter le déve- loppement des entreprises. Notre groupe « Génération Entreprise – Entrepreneurs Associés » a par exemple formulé une proposi- tion simple : que toutes les startup innovantes qui commencent à gagner de l’argent ne soient pas bloquées dans leur développe- ment grâce à une exonération totale de l’impôt sur les sociétés dès leur naissance et jusqu’à leur troisième année.

Le temps est désormais compté pour engager enfin les réformes de fond dont notre pays a besoin.


Petit-déjeuner autour de Jean-Paul AGON, PDG du groupe L'Oréal

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Emmanuelle Anthoine, Sophie Auconie, Belkhir Belhaddad, Grégory Besson-Moreau, Jean-Marie Bockel, Pascal Bois, Yves Bouloux, Valérie Boyer, Guy Bricout, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Pierre Cuypers, Loïc Dombreval, Virginie Duby-Muller, Daniel Fasquelle, Nicolas Forissier, Laurent Garcia, Meyer Habib, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Véronique Louwagie, Gilles Lurton, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Frédéric Reiss, Vincent Segouin, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Michel Vialay

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Emmanuelle Anthoine, Sophie Auconie, Belkhir Belhaddad, Grégory Besson-Moreau, Jean-Marie Bockel, Pascal Bois, Yves Bouloux, Valérie Boyer, Guy Bricout, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Pierre Cuypers, Loïc Dombreval, Virginie Duby-Muller, Daniel Fasquelle, Nicolas Forissier, Laurent Garcia, Meyer Habib, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Véronique Louwagie, Gilles Lurton, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Frédéric Reiss, Vincent Segouin, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Michel Vialay

Il y a quelques années, notre invité dînait dans un restaurant chinois du 13ème arron- dissement de Paris. L’histoire ne dit pas avec qui, ni où, ni quoi. Quoi qu’il en soit, son « fortune cookie » disait : « vous avez beaucoup de chance, mais vous en aurez besoin ». Une prédiction tout à fait exacte ! Avant de devenir le 5ème PDG en 100 ans d’existence de L’Oréal, l’indétrônable pre- mier groupe de cosmétique au monde, aux 36 marques, couvrant tous les pays, toutes les gammes de prix, répondant à tous les besoins beauté, Jean-Paul Agon y fait ses classes dès sa sortie d’HEC. La consécration ? Ce sera en 1997, quand il prendra en charge le développement de toutes les activités de la zone Asie. Son arrivée coïncidera avec la crise financière du continent. Le succès a été tel, que le groupe lui confiera ensuite la direction de L’Oréal Etats-Unis... une semaine avant le 11 septembre. Rappelez-vous du « fortune cookie » ! Quel est le secret de cette aurore L’Oréal, devenue la marque française la plus puissante dans le monde ? Mélangez la stabilité, l’énergie, l’audace, l’intuition L’Oréal, c’est un empire qui a réussi à s’adapter. Il est aussi un des premiers à avoir anticipé « la révolution digitale » en offrant une nouvelle « expérience produit » aux clients. « Aujourd’hui, c’est déterminant. Le digital est l’avantage compétitif majeur en matière de relations avec les consommateurs, de marques, de mar- keting, de communication ou encore de e-commerce. Il représentait 0% de notre chiffre d’affaires il y a encore 5 ans. Aujourd’hui, nous en sommes à 13,5% et surtout il connaît une croissance de 50% par an, soit pratiquement la totalité de la croissance globale pour le groupe. » soulève Jean-Paul Agon.

Notre pays ne représente que 7 % de son chiffre d’affaires et pourtant 25% de la production industrielle mondiale et les deux tiers des investissements en matière de recherche se passent sur notre sol. Le cœur stratégique de L’Oréal est incontestablement en France. Ce fleuron international paie 25% de ses impôts mondiaux en France.

Il conclura par ces mots « Il faut anticiper ce qu’il va se passer et prendre les bons paris, les bons virages et être toujours extrêmement agile de façon à pouvoir bouger en fonction des évolutions. C’est une très belle aventure grâce à des équipes absolument formidables. Nous sommes une entreprise avec une culture très forte, que nous avons tou- jours gardée, lorsque nous relisons les maximes aujourd’hui d’Eugène Schueller ou de François Dalle, les mêmes valeurs persistent, applicables dans un monde différent, avec des technologies différentes. Nous sommes humanistes, avec la volonté de l’excellence et celle de gagner. Nous avons aussi la chance d’avoir beaucoup de gens qui veulent nous rejoindre, nous recevons environ 1 million 500 milles candidatures chaque année dans le monde. C’est une aventure qui n’a que 110 ans et nous sommes bien tous décidés chez L’Oréal à la faire continuer très longtemps. » Quelle belle note d’espoir pour le savoir-faire français et son rayonnement !


Petit-déjeuner autour de Jacques-Antoine GRANJON, PDG et Fondateur de VEEPEE

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Yves Bouloux, Martine Berthet, Bernard Brochand, Jacques Cattin, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Fabien Di Filippo, Yannick Haury, Michel Herbillon, Sébastien Huyghe, Brigitte Kuster, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Philippe Michel-Kleisbauer, Patricia Morhet-Richaud, Antoine Savignat, Laurence Trastour-Isnart, Guy Teissier, Isabelle Valentin, Michel Vialay

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Yves Bouloux,
Martine Berthet, Bernard Brochand, Jacques Cattin, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Fabien Di Filippo, Yannick Haury, Michel Herbillon, Sébastien Huyghe, Brigitte Kuster, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Philippe Michel-Kleisbauer, Patricia Morhet-Richaud, Antoine Savignat, Laurence Trastour-Isnart, Guy Teissier, Isabelle Valentin, Michel Vialay

Loin de la morosité, GEEA s’est réunie pour évoquer l’hyper-croissance, la réussite à la française, son développement européen.

Depuis 2001, Jacques-Antoine Granjon a su imposer son propre style et devenir le numéro 1. Sur son site d’e-commerce, il solde jusqu’à 75 % des chaussures Redskins, des chemises Eden Park, des oreillers Dunlopillo, des voyages au ski ou à New York. Et les chercheurs de bonnes affaires sont des milliers à s’y rendre tous les jours pour fouiller les nouveautés.

Veepee est-elle une pépite reproductible ou un ovni tangible grâce à l’originalité de son créateur ? Jacques-Antoine était l’invité de ce petit-déjeuner. Il est revenu sur ses réussites comme ses échecs dont le plus important, l’aventure américaine.

« Nous avons débuté dans un petit local, rue Pierre Chausson, dans le quartier du Sentier. Ce commerce s’est vite transformé grâce à la révolution digitale, qui s’est accélérée surtout, depuis 2004, avec l’ar- rivée de l’ADSL.». Aucun actionnaire n’est entré en m’apportant de l’argent et je n’ai jamais eu besoin d’un euro puisque j’avais un BFR (Besoin en Fonds de Roulement) négatif. » raconte-t-il.

Cette année, Venteprivee.com s’est trans- formée en Veepee car, pour la première fois, en 2018, 50 % du chiffre d’affaires a été apporté en dehors de France.

Le secret de cet entrepreneur, c’est l’agilité de son entreprise, la recherche constante des souhaits de sa clientèle, principalement féminine. « La clé est de regarder en permanence ce qui se passe et de pouvoir s’adapter quasiment immédiatement. » assure-t-il. Il souligne aussi l’importance de rester centrer sur l’ancrage local, tout en évoquant son envie d’Europe.

« Nous avons la chance de vivre sur le continent le plus passionnant au monde et malheureusement, nous ne le construisons pas tel que nous devrions le faire. Les par- lementaires doivent nous aider, non pas avec de l’argent, mais avec de nouvelles lois sociales, avec une harmonisation fiscale où il existe toujours encore des flottements entre les Etats, où il est toujours plus agréable de vivre dans un pays plus que dans un autre sur ce sujet précis. Il doit donc y avoir une harmonisation des règles et que le marché unique devienne ainsi le marché du développement des entreprises européennes. ».

Et ne le comparez pas à Amazon, sa réplique est implacable : « Amazon répond à un besoin alors que Veepee répond à un désir. »

Notre revue GEEA : Entreprises : les bons tuyaux pour l'innovation et l'emploi

Petit déjeuner autour de Nicolas Seydoux, Président du Conseil d'administration de Gaumont

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Bernard Brochand, Guillaume Chevrollier, Dino Cinieri, Pierre Cordier, Catherine Dumas, Michel Herbillon, Claude de Ganay, Brigitte Kuster, Jean-Luc Lagleize, Sébastien Leclerc, Constance Le Grip, Gilles Lurton, Bernard Perrut, Maina Sage, Buon Tan, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin et Michel Vialay.

sur le thème :

« LE CINÉMA FRANÇAIS : UN RAYONNEMENT CULTUREL ... UNE FORCE ÉCONOMIQUE ? »

Déplacement en région Grand Est

Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Michel Herbillon, Damien Regnard et Pierre Vatin se sont rendus en Moselle et en Bas-Rhin, à l’invitation de Fabien Di Filippo et de Patrick Hetzel

En plein coeur du village de Fenetrange, les parlementaires ont visité l’immense pensionnat de la congrégation des sœurs de la Divine Providence.

Cette journée a continué par une visite de l’usine Jus de Fruits d’Alsace à Sarre- Union Rimsdorf. Le spécialiste du condi- tionnement de jus, nectars et boissons aux fruits compte 270 employés (plus une cinquantaine d’intérimaires). C’est l’une des entreprises phares d’Alsace Bossue.

La journée s’est terminée par une ren- contre avec le Cercle des entrepreneurs d’Alsace Bossue (CEAB) qui a présenté son programme « Invente ton avenir », une formation en alternance avec CDI garanti à la clef. La région souffre d’un manque de main d’œuvre, notamment des candidats aux postes de techniciens chaudronniers et de pilotes de ligne automatisée.