Catherine Dumas

Revue GEEA : La sécurité et l'économie

Revue GEEA : Entre ambition et sobriété : faut-il choisir?

La France dispose d’innombrables atouts naturels et humains que nous devons protéger par Catherine DUMAS

Catherine DUMAS est Sénatrice de Paris et Conseillère de Paris du 17e arrondissement.

Elle contribue à défendre la place de Paris, promouvoir l’image de la France dans le monde et valoriser notre patrimoine national. Catherine DUMAS est référente dans le domaine des métiers d’art, d’excellence et du luxe notamment depuis un rapport rendu au Premier Ministre en février 2009. Elle s’investit en faveur de la table française qui rassemble les chefs, les professionnels des métiers de bouche et les responsables politiques pour promouvoir et défendre les savoir-faire traditionnels culinaires.  

Au Sénat, elle est membre de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Elle préside le groupe d’études Métiers d’Art et le groupe d’amitié France-Corée du Sud. Elle est également vice-présidente des groupes d’amitié France-Chine, France-Maroc et France-Israël.

Elle est aussi membre du Comité interministériel du Tourisme et du Haut Conseil des musées de France.

Depuis plusieurs mois, la question de la sobriété fait débat. Qu’en pensez-vous ?        

Les crises successives que nous traversons ces dernières années, comme la pandémie de la Covid-19, ou encore la guerre en Ukraine, bouleversent nos vies quotidiennes. Elles nous poussent à réfléchir et à vivre autrement.         

Pourtant, en tant que Français, nous ne pouvons pas, nous ne devons pas réduire un projet de société, ni même le projet économique de notre pays, d’une entreprise, d’une personne, à l’ambition de faire moins, de consommer moins, d’avoir moins. Se fixer la sobriété comme ambition ultime, sans chercher à exploiter ou à renforcer nos atouts, est une ambition dangereuse qui peut avoir de lourdes conséquences pour notre avenir.  

Je suis profondément convaincue qu’il ne faut pas être dans la sobriété quand il s’agit de produire et de consommer ce qui fait rayonner notre pays à travers le monde. La France dispose d’innombrables atouts naturels et humains, notamment dans les métiers d’art, d’excellence et de la gastronomie. Pour répondre aux nombreux défis qui s’annoncent, il convient de renforcer et d’utiliser ces atouts, qui sont nos forces, plutôt que, comme proposent certains, les mettre de côté, voire même les renier. Nous devons veiller à ce que la France ne soit jamais empêchée par la pusillanimité des uns, ou l’égoïsme des autres. C’est un défi que nous devons relever tous ensemble.

En tant que Sénatrice, de quelle manière défendez-vous les atouts de la France ?

Depuis plus de vingt ans, mon engagement politique a continuellement été animé par ma volonté de défendre et promouvoir notre patrimoine national qui contribue à la richesse et à la grandeur de notre pays.  

Au Sénat, je préside depuis plusieurs années un groupe d’études sur les Métiers d’art qui a pour ambition de défendre plus de 218 « métiers de la main » . Convaincue que les métiers de bouche sont des métiers d’art à part entière, j’ai fondé en 2009 le Club de la Table Française qui réunit régulièrement des parlementaires, des professionnels, des fédérations, des associations, avec l’idée de valoriser le patrimoine culinaire français, mais aussi l’agriculture, les terroirs et les produits.

En 2009, je me suis engagée pour que l’UNESCO reconnaisse le « repas gastronomique des Français » comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Depuis plusieurs années, aux côtés des représentants de la boulangerie, je défends également la candidature des « savoir-faire artisanaux et de la culture de la baguette de pain » à l’UNESCO. Ces initiatives permettent de défendre les atouts de notre pays et mettent à l’honneur cet « art de vivre à la française » à travers le monde.

Les métiers que vous défendez sont parfois considérés comme des « métiers de l’abondance ». Pensez-vous qu’ils peuvent contribuer à répondre aux défis actuels ?    

Plus que jamais, dans un monde de plus en plus instable, ces métiers constituent notre force. Ils représentent des opportunités économiques et sociales non négligeables pour notre pays.

Depuis plus de 15 ans, je suis en contact avec ces métiers, et je constate qu’ils ont pris conscience de la nécessité d’adapter leur mode de production et de commercialisation aux enjeux et aux contraintes d’aujourd’hui.       

L’enjeu climatique est sérieusement pris en compte par ces secteurs qui se veulent être le plus respectueux de la nature. Le secteur du textile, par exemple, se tourne depuis plusieurs années vers des matières premières biologiques et respectueuses de l’environnement. Les métiers de bouche font la promotion du « bien manger », en encourageant à consommer des produits artisanaux, locaux, et de saison.     

Enfin, à l’heure où le dialogue devient de plus en plus compliqué, il nous reste notre gastronomie, notre patrimoine et notre culture qui nous aident à nous lier les uns aux autres. Donc, incontestablement, les métiers d’art que je défends avec force nous aideront à relever les défis d’aujourd’hui et de demain. 

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Soutien politique à la candidature UNESCO de la baguette de pain française

Sénatrice de Paris et fondatrice du Club de la Table Française, Catherine DUMAS s’engage régulièrement pour promouvoir et soutenir les métiers d’art et d’excellence qui participent de la vitrine de la France dans le monde.

La gastronomie est un terrain de prédilection pour cette élue parisienne engagée pour le rayonnement de la France et la défense de nos savoir-faire.

Il y a tout juste dix ans, vous avez lancé le Club de la Table Française. En quoi consiste cette initiative ?

L’art du « bien manger » et du « bien boire » est une pratique répandue dans notre pays. Il participe à notre identité et à notre réputation à l’international. C’est ce qui a prévalu au lancement du Club de la Table Française, un regroupement des professionnels de la filière, des chefs et des élus de toute la France et de toutes sensibilités.

Nous l’oublions parfois, mais notre modèle alimentaire français est une exception construite sur un patrimoine historique, culturel et territorial. Cette spécificité est une force que nous devons exploiter et mettre en valeur !

En quoi le contenu de nos assiettes peut-il relever de notre patrimoine ?

Chacune de nos régions peut s’appuyer sur un corpus de recettes, de productions et de savoir-faire culinaires qui se transmet et s’enrichit de génération en génération. C’est pour cette raison que lors de mon premier mandat au Sénat, j’ai accompagné avec succès le classement UNESCO du Repas Gastronomique des Français. Une reconnaissance internationale de cette composante de l’art de vivre à la française qu’on nous envie à l’étranger et qui fait que chaque fois que nous avons une bonne raison de le faire (mariages, naissances, anniversaires, retrouvailles...) nous attachons de l’importance à l’organisation d’un moment festif, assis, à table, dans le cadre d’un repas séquencé, avec une attention particulière à la décoration, à la qualité des produits, à l’accord parfait entre mets et vins...

Après ce classement UNESCO du Repas Gastronomique à la Française, vous vous mobilisez en faveur de la Baguette de pain ?

Oui, j’accompagne depuis deux ans la candidature de la baguette tradition- nelle française au patrimoine immaté- riel de l’UNESCO. Cette candidature est portée par la Confédération Nationale de la Boulangerie Française (CNBF). La baguette est un produit emblématique du patrimoine alimentaire français, un sym- bole de la France à l’étranger, au même titre que le vin ou le fromage. Tous les jours, 12 millions de Français passent la porte d’une des 33 000 boulangeries et, chaque année, plus de 6 milliards de baguettes sortent des fournils. Se rendre à la boulangerie est une véritable pratique sociale qui rythme la vie des Français sur tout le territoire. Une expérience collective et populaire. Ce type d’habitudes doit être protégé pour maintenir une diversité face à la mondialisation croissante. Notre patrimoine fait notre spécificité !

Où en est-on ?

Lors de la session du 23 novembre 2018, les membres du Comité du Patrimoine Ethnologique et Immatériel (CPEI) ont ins- crit le dossier à l’Inventaire national. Cette étape nationale, franchie avec succès, était un passage obligé dans la course à l’UNESCO. Il nous faut maintenant peaufiner notre dossier pour rejoindre la pré-sélection française. Nous disposons désormais de deux petites années pour peaufiner notre dossier.

Qui peut soutenir ?

Cette candidature est une formidable opportunité économique, politique et sociale. C’est aussi une candidature natio- nale, ancrée dans les territoires, valorisante pour la boulangerie artisanale et pour toute la filière (agriculteurs, meuniers, producteurs de levure et de sel...). Présidente du Comité de soutien politique, je peux témoigner de l’élan fédérateur et populaire que porte cette candidature. Nous pouvons déjà compter sur le sou- tien de très nombreux parlementaires, du Président de la République, du Premier Ministre et du Président du Sénat. Mais, le plus important, c’est ce sondage réalisé mi-décembre par l’Institut CSA qui révèle que 9 Français sur 10 soutiennent cette candidature de la baguette de pain. L’expression d’un attachement populaire !

Petit déjeuner autour de Nicolas Seydoux, Président du Conseil d'administration de Gaumont

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Bernard Brochand, Guillaume Chevrollier, Dino Cinieri, Pierre Cordier, Catherine Dumas, Michel Herbillon, Claude de Ganay, Brigitte Kuster, Jean-Luc Lagleize, Sébastien Leclerc, Constance Le Grip, Gilles Lurton, Bernard Perrut, Maina Sage, Buon Tan, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin et Michel Vialay.

sur le thème :

« LE CINÉMA FRANÇAIS : UN RAYONNEMENT CULTUREL ... UNE FORCE ÉCONOMIQUE ? »