Stephane Piednoir

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Mobilité décarbonée : des enjeux forts pour tous ! par Stéphane Piednoir

Professeur de mathématiques, Stéphane Piednoir a été mairede Montreuil-Juigné, commune de Maine-et-Loire de 7500 habitants, et Vice-Président en charge de l’énergie à la communauté urbaine d’Angers. Élu Sénateur en septembre 2017, il est particulièrement investi sur les thématiques de l’enseignement supérieur et les sujets scientifiques au sein de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).

Il vient de remettre un rapport sur l’objectif de l’arrêt des ventes des véhicules thermiques d’ici 2040.

Pourquoi un rapport sur les alternatives aux voitures essence et diesel ?

Il s’agissait d’une saisine de l’OPECST par les commissions Développement durable et Affaires économiques de l’Assemblée nationale. Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, ayant annoncé la fin de commercialisation des voitures à moteurs émettant des gaz à effet de serre à l’horizon 2040, il était nécessaire d’élaborer des scénarios technologiques permettant d’atteindre cet objectif. Après 6 mois de travail avec la Députée Huguette Tiegna, deux déplacements dont un en Norvège, et près de 150 personnes rencontrées en auditions, nous avons pu dégager les politiques à mettre en place et évaluer leurs conséquences.

Comment, selon vous, la France peut-elle atteindre l’objectif d’une généralisation des véhicules propres ?

Nous formulons la recommandation d’une neutralité technologique, c’est-à-dire de ne pas s’enfermer sur une seule alternative aux hydrocarbures... qui auront d’ailleurs encore un rôle à jouer dans certains secteurs ! Mais tous les acteurs conviennent que nous sommes à un point de bascule et il faut donc aborder ce virage avec pragmatisme. Pour éclairer le consommateur, nous pro- posons de créer un label qui permettrait de visualiser le coût total de possession d’un véhicule et les émissions qu’il génère en analyse de cycle de vie, c’est-à-dire de la production au recyclage.

On ne peut pas rester passif face à la dépendance aux batteries produites essentiellement en Asie. Outre la volonté de créer un consortium européen, nous pourrions aussi imposer une protection écologique en termes de recyclage, domaine dans lequel nos entreprises sont particulièrement performantes.

Quels moyens seront nécessaires ?

Sans surprise, notre étude montre que cette transition coutera très cher !

Les scénarios montrent que les primes pour l’achat de véhicules propres devront être maintenues, voire amplifiées par exemple pour la voiture hydrogène. L’objectif est d’atteindre progressivement une parité tarifaire avec les moteurs thermiques.

Il faut ajouter l’accompagnement du déploiement des bornes de recharges électriques, pour un coût de l’ordre de 100 milliards d’euros sur 20 ans. Et nous savons que les collectivités territoriales sont concernées au premier chef.

Il faut aussi prendre en compte la perte des recettes fiscales sur les carburants hydrocarbures. Pour mémoire, la seule TICPE doit rapporter cette année 37,7 milliards d’euros au budget de l’Etat. Difficile d’imaginer une perte sèche pour nos finances publiques ! Enfin, pour développer la filière hydrogène ou celle des biocarburants de 2ème et 3ème générations, il faudra aussi investir lourdement dans la recherche.

Si ces sommes colossales peuvent faire peur, il faut aussi considérer le gain en termes de santé publique via une qualité de l’air nettement meilleure, particulièrement dans les grandes villes.

Les conséquences pour la filière automobile sont-elles envisagées ?

C’est un vrai point de vigilance que nous mettons en évidence. Nous disposons de deux constructeurs nationaux et près de 900 000 emplois de l’amont à l’aval sur notre territoire. Même avec les meilleures intentions du monde, on ne peut évidemment pas prendre des décisions sans intégrer ces paramètres économiques. L’émergence des nouvelles technologies fera aussi apparaître un changement profond dans la formation.

La loi d’orientation des mobili-tés a-t-elle permis de prendre en compte vos préconisations ?

Ce projet de loi, amendé par le Sénat, com- porte des avancées notables. À travers le forfait mobilité par exemple, on pourra désormais favoriser les véhicules propres. Par ailleurs, de nombreuses dispositions encouragent le déploiement des bornes de recharges, électriques mais aussi à hydrogène et en biogaz.

Petit-déjeuner autour de Nicolas ROUSSELET, PDG du groupe Rousselet

En présence de Frédéric Reiss, Éric Ciotti, Hugues Renson, Jean-Luc Lagleize, Marc Le Fur, Emmanuel Maquet, Pierre Vatin, Valérie Bazin-Malgras, Stéphane Piednoir, Éric Straumann, Jacques Cattin et Fabien Di Filippo

En présence de Frédéric Reiss, Éric Ciotti, Hugues Renson, Jean-Luc Lagleize, Marc Le Fur, Emmanuel Maquet, Pierre Vatin, Valérie Bazin-Malgras, Stéphane Piednoir, Éric Straumann, Jacques Cattin et Fabien Di Filippo

La chanson qu’interprétait Joe Dassin dans les années 70 n’a jamais été autant d’actua- lité : « Dans Paris à vélo on dépasse les autos, à vélo dans Paris on dépasse les taxis... » Et nous, simple client sur la banquette arrière du G7, on crie : « Vas-y Joe, Vas-y ! »

La mobilité a-t-elle un sens ? Pour fluidi- fier, on imagine désormais les transports sur la Seine. Quel trafic !

Certes, Paris n’est pas la France, mais ce phénomène s’étend désormais aux autres grandes villes et même à notre ruralité.

Dans cet imbroglio circulatoire, il y a des conducteurs impatients, arrogants et rebelles, pas mal de râleurs, très peu d’exemplaires... chacun se reconnaîtra et... il y a les pros du volant qui se dis- putent la part du gâteau. G7 ou Uber ? Taxi ou Chauffeur Privé ? Entre l’artisan et le VTC, la guerre est déclarée, affûtée par l’examen du projet de loi sur les Mobilités alors examiné à l’Assemblée nationale.

Nicolas Rousselet, PDG du groupe Rousselet, composé de sociétés de logistiques, du loueur ADA de Homebox mais aussi bien sûr des taxis G7, le premier réseau national, était l’invité de cette matinée.

« En tant qu’acteur de la mobilité, nous avons la responsabilité de réfléchir à la ville dans laquelle nous voulons vivre demain. J’ai écrit deux essais à ce sujet, l’un, en 2015, sur la nécessaire humanisation de l'économie de partage, et, il y a quelques mois, un autre sur l’« urbanité », où j’essaye d’analyser comment les technologies actuelles nous permettent d’améliorer encore l’attractivité de nos villes, le bien-être, avec cette baisse des émissions de CO2, avec le partage de données, avec l’utilisation des « Big Data » pour améliorer la mobilité de l'ensemble de nos concitoyens... Nous sommes au cœur de la mobilité, le reflet de cette troisième révolution industrielle, de la mutation des villes, avec des foisonnements d'offres de tous les types de transport. » explique-t-il.

Il évoquera aussi les véhicules verts et connectés dont s’est équipé G7... mais quid des véhicules autonomes ?

« La loi LOM prévoit des expérimentations. Cela me semble très bien à partir du moment où, la technologie reste au ser- vice de l’humain. En zone rurale, les bus autonomes peuvent être un vrai moyen de donner plus de mobilité à nos concitoyens là où il n’y a pas forcément de taxis et pas forcément non plus de clients. » répond-il.