Isabelle Valentin

Revue GEEA : La sécurité et l'économie

Petit déjeuner autour de Laurent Solly, Directeur général de Meta France, VP de Meta Europe du Sud

La machine dépassera-t-elle bientôt son créateur ? Cette question semblait encore il y a quelques mois n’être que théorique, de la pure science-fiction. Et puis ChatGPT a fait son entrée et le monde de l’intelligence artificielle s’est ému de son arrivée. L’émotion, encore un sentiment auquel l’humanité a su garder une certaine exclusivité...

Thème : « SOMMES-NOUS PRÊTS À ACCUEILLIR LES PROCHAINES INNOVATIONS DIGITALES ? »

Revue GEEA : Entre ambition et sobriété : faut-il choisir?

Réindustrialisation et crise de l’énergie : quelle ambition pour la sobriété énergétique ? par Isabelle Valentin

Crise sanitaire de la Covid, difficultés d’approvisionnement en matières premières, vagues successives de hausse des prix, augmentation sans précédent du coût de l’énergie, coût élevé de la main d’œuvre par rapport aux autres pays européens, fiscalité lourde, Isabelle Valentin, députée de Haute-Loire et conseillère départementale, s’inquiète pour la compétitivité du tissu industriel français.

1-    Nos entreprises ne sont, encore une fois, pas épargnées par la situation actuelle. Qu’en pensez-vous ?

 

Je suis très inquiète pour l’ensemble de nos filières, tous secteurs confondus. La situation, liée à l’augmentation du prix de l’électricité et du gaz, est un nouveau coup dur pour nos industries. Pour avancer et évoluer sereinement, nos industriels ont besoin de visibilité, à moyen et long terme. Aucune crise n’est insurmontable, à condition de l’avoir anticipé. Nous étions les meilleurs, il y a vingt ans, avec une énergie décarbonée et peu chère. Nous avions tout et nous terminons avec rien ; et c’est toute la chaine industrielle qui se trouve fragilisée.

 

2-    L’industrie plastique est très pourvoyeuse d’emplois dans votre circonscription. Comment cette crise énergétique est elle vécue par les industriels altiligériens ?

 

En effet, plus de 5000 emplois dépendent de l’industrie plastique en Haute-Loire. Au plus fort de la crise Covid, le gouvernement avait classé l’industrie de l’emballage plastique comme un des domaines prioritaires d’activité. Sécurité sanitaire et alimentaire oblige ! Le défi de l’économie circulaire est pleinement intégré par nos industriels qui ont beaucoup investi dans le processus de fabrication. Sobriété, oui : recyclabilité, régénération, incorporation de recyclé, réemployabilité et vertuosité en sont les maitres mots.

La poursuite des investissements nécessaires à la réalisation de cet objectif est aujourd’hui menacée par les surcoûts de l’énergie.

 

3-    Qu’en est il pour les autres filières ?

 

Pour les travaux publics et les secteurs du bâtiment, la conséquence directe est surtout liée à la hausse du prix gazole, modérée par le bouclier tarifaire et les remises de 30 centimes que nous avons voté l’été dernier. En revanche, leur grosse inquiétude concerne le manque de visibilité du côté des collectivités territoriales. Leur budget de fonctionnement fond comme neige au soleil avec les surcoûts de l'énergie. Les projets de construction ou de rénovation sont au point mort.

 

L’industrie agroalimentaire est aussi fortement touchée par les hausses des coûts (chaine du froid, four, etc.). Ce sont de gros consommateurs qui ne pourront répercuter ces charges sur le prix de vente pour garantir leur compétitivité.

 

L'agriculture subit doublement cette crise avec des aléas climatiques (sécheresse, grêle) et le surcoût des intrants et de l'énergie. Toutes les filières sont touchées : de nombreux producteurs d'endives, de tomates arrêtent les productions à cause des surcoûts face à l'Espagne, l'Italie, la Pologne, Israël qui sont de sérieux concurrents. Les terres agricoles sont devenues très prisées par de grands groupes de la finances méthanisation, photovoltaïque, éoliennes : seraient-ils aujourd'hui l'avenir de notre agriculture ? Ambition oui, sobriété oui, mais aurait-on oublié le "bon sens paysan" ? Aurait-on oublié de tirer les leçons de la crise de la Covid ? Qu’en sera-t-il de la souveraineté alimentaire si l'on brade nos terres agricoles ? Je considère quequ’elles ont vocation à nourrir les hommes et que les agriculteurs doivent être rémunérés de façon décente pour cela. C'est un choix politique ; choix politique très affirmé en région Auvergne-Rhône-Alpes avec un budget multiplié par quatre depuis 2016.

 

4- Réindustrialisation et sobriété énergétique : est-ce compatible ?

 

Nous ne pouvons pas demander à nos entreprises d’être compétitives et EN MEME TEMPS leur fixer l’objectif de réduire de 10% leur consommation énergétique d’ici deux ans. Faire plus, avec moins… Sobriété, avez-vous dit ! Commençons par alléger nos formalités administratives, mettons en adéquation notre système normatif avec les normes européennes, faisons confiance à notre jeunesse et donnons-leur les clés d’une formation d’excellence, faisons confiance à nos entrepreneurs, à nos commerçants, nos artisans, accompagnons-les plus sur du conseil plutôt que sur du contrôle répressif. 

L’effort national sur l’énergie n’est pas une nouveauté pour nos chefs d’entreprises ; ceux qui ont pu réduire leurs dépenses énergétiques sans impact sur leurs productions, l’ont déjà fait.

 

J’ai salué et encouragé le regain d’aides au secteur industriel pendant la crise sanitaire. Malgré la volonté de préparer notre pays aux défis par un plan de relance, force est de constater que les obstacles sont encore nombreux : la dépendance aux importations est immense. Nous ne maîtrisons plus nos chaînes d’approvisionnement, ce qui est catastrophique. 

Revue GEEA : Industrialisation - Relocalisation : Impossible n'est pas français

NOTRE REVUE GEEA : ENTRE POSSIBLE ET IMPOSSIBLE, DEUX LETTRES ET UN ETAT D'ESPRIT

Donner du temps à nos entreprises de plasturgie pour une transition écologique réussie par Isabelle Valentin

Alors que le Projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire sera étudié, à l’Assemblée nationale, avant la fin de l’année, Isabelle Valentin, députée de la Haute- Loire et conseillère régionale Auvergne- Rhône-Alpes, souhaite encourager la recherche et l’innovation sur l’économie circulaire et le recyclage.

Qu’entendez-vous par « plastic bashing » ?

Chez moi, en Haute-Loire, plus de 5000 emplois dépendent de l’industrie plastique. C’est une filière jeune, qui s’est mise en place dans les années 1960, la filière textile déclinant. L’industrie plastique renvoie souvent une image négative alors qu’il est difficile aujourd’hui de remplacer le plastique dans certains domaines, avec des alternatives qui ne sont pas toujours meilleures pour la santé et l’environnement. L’interdiction totale du plastique est, à ce jour, inenvisageable.

Il convient aujourd’hui d’apporter des réponses aux défis contemporains. Le défi de l’économie circulaire est déjà en œuvre et pleinement intégré. Nos entreprises sont capables de recycler et de régénérer, il faut néanmoins leur accorder du temps pour poursuivre ou aborder une transition sereine et concertée, et confirmer leur place dans cette nouvelle économie circulaire. Ainsi, pour que la transition écologique réussisse, il faut allier préservation des emplois industriels sur les territoires, développement et aménagement de ceux-ci et réduction de l’impact environnemental.

Dans quelle mesure convient- il d’alerter les industriels sur la problématique environnementale ?

Les industriels ont, en effet, tout intérêt à intégrer plus de « recyclé » même si, à l’heure actuelle, la rentabilité du recyclage sur les emballages plastiques est encore difficile. Le zéro plastique serait une hérésie. Tous les industriels de ce secteur d’activité doivent, bien entendu, prendre conscience des efforts environnementaux à réaliser dans ce domaine. Il convient toute- fois, de garder à l’esprit que, dans certains cas, il faudrait des emballages quatre fois plus lourds pour remplacer le plastique par des matériaux alternatifs. Ce qui multiplie- rait par trois l’impact CO2 (réchauffement climatique). Il n’est également pas question de substituer au plastique le tout carton ou le verre. Chaque matériau doit être adapté à son usage. Or, l'emballage plastique assure la sécurité alimentaire et sanitaire. Une interdiction couplée à une obligation de substitution apporterait un résultat contraire à l’instauration d’une économie circulaire avec un développement d’embal- lages non recyclables et une atteinte à la compétitivité même de nos entreprises. Le plastique est le seul matériau à faire l’objet d’une réglementation aussi stricte alors même que son bilan carbone s’avère meilleur que celui d’autres matériaux.

Le problème n’est pas uniquement le déchet plastique. Pourquoi faire porter une responsabilité à des industriels alors qu’on est sur un problème de civisme et de citoyenneté ? La guerre n'est pas à faire contre le plastique mais contre tout ce qui est abandonné dans les mers : sacs, tissus, électroménager et objets divers. Il en va de la responsabilité de chacun.

Quels sont, selon vous, les vecteurs de l’économie circulaire ?

Sans hésitation, la collecte, le recyclage et la régénération !

Seul l’accroissement des capacités de collecte sur l’ensemble du territoire est à même de répondre à la demande d’incorporation accrue de matière recyclée pour l’ensemble des emballages plastiques. Néanmoins, cette incorporation de maté- riel recyclé fait aujourd’hui face à certains obstacles comme le transport de certains produits. Il conviendrait ainsi de reconsidérer ces standards à la lueur des techniques de recyclages actuelles et de la maximisation des taux de collecte : harmonisation du schéma de tri, mise en place de codages de consignes de tri sur les emballages eux-mêmes, collecte séparée des biodéchets. L’industrie plastique doit impérativement travailler l’amont et l’aval de la filière. Tel est leur principal défi. Depuis plusieurs décennies, nos entreprises altiligériennes ont entamé une importante mutation avec le lancement des premières usines de recyclage de plastique pour valoriser les déchets. Nous sommes passés d'une économie linéaire à l'économie circulaire, puisqu'il s'agit de réutiliser le produit plutôt que de le jeter. En 2019, 25 % du plastique destiné au commerce (emballage autour des packs de bouteilles d'eau, de papier toilettes, de briques de lait, etc.) et à l'agriculture sont durables avec une partie recyclée, l'autre biossourcée. L'objectif serait de passer à 45 % d'ici 2025. La régénération constitue également un processus de valorisation du plastique qui permet aux recycleurs de produire des granulés haut-de-gamme et donc d’être moins dépendant des prix du pétrole. Cette technique est à encourager fortement car une transition réussie ne pourra que passer par l’innovation.


Peut-on parler d’une certaine cohérence entre objectifs européens et droit français en matière d’économie circulaire et de recyclage ?

Autour de la question du traitement de nos déchets, du tri et de l'utilisation du plastique, il faut avant tout que l'Europe prenne les moyens de traiter ses propres plastiques plutôt que de les envoyer sur d'autres continents. C’est une première mesure de bon sens pour améliorer la tran- sition écologique. Traitons le mal à la base ! Il en va de la responsabilité politique de l'Union européenne.Le projet de loi relatif au gaspillage, dont l’examen est à venir, doit rechercher une cohérence d’ensemble entre les directives européennes et éviter une course à la surtransposition du droit européen dans le droit national en instau- rant une multitude de nouvelles contraintes visant les emballages plastiques. Cette cohérence est un véritable gage de stabilité pour l’emploi, pour l’environnement, pour l’avenir et la transformation de nos industries françaises.

Petit-déjeuner autour de Jacques-Antoine GRANJON, PDG et Fondateur de VEEPEE

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Yves Bouloux, Martine Berthet, Bernard Brochand, Jacques Cattin, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Fabien Di Filippo, Yannick Haury, Michel Herbillon, Sébastien Huyghe, Brigitte Kuster, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Philippe Michel-Kleisbauer, Patricia Morhet-Richaud, Antoine Savignat, Laurence Trastour-Isnart, Guy Teissier, Isabelle Valentin, Michel Vialay

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Yves Bouloux,
Martine Berthet, Bernard Brochand, Jacques Cattin, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Fabien Di Filippo, Yannick Haury, Michel Herbillon, Sébastien Huyghe, Brigitte Kuster, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Philippe Michel-Kleisbauer, Patricia Morhet-Richaud, Antoine Savignat, Laurence Trastour-Isnart, Guy Teissier, Isabelle Valentin, Michel Vialay

Loin de la morosité, GEEA s’est réunie pour évoquer l’hyper-croissance, la réussite à la française, son développement européen.

Depuis 2001, Jacques-Antoine Granjon a su imposer son propre style et devenir le numéro 1. Sur son site d’e-commerce, il solde jusqu’à 75 % des chaussures Redskins, des chemises Eden Park, des oreillers Dunlopillo, des voyages au ski ou à New York. Et les chercheurs de bonnes affaires sont des milliers à s’y rendre tous les jours pour fouiller les nouveautés.

Veepee est-elle une pépite reproductible ou un ovni tangible grâce à l’originalité de son créateur ? Jacques-Antoine était l’invité de ce petit-déjeuner. Il est revenu sur ses réussites comme ses échecs dont le plus important, l’aventure américaine.

« Nous avons débuté dans un petit local, rue Pierre Chausson, dans le quartier du Sentier. Ce commerce s’est vite transformé grâce à la révolution digitale, qui s’est accélérée surtout, depuis 2004, avec l’ar- rivée de l’ADSL.». Aucun actionnaire n’est entré en m’apportant de l’argent et je n’ai jamais eu besoin d’un euro puisque j’avais un BFR (Besoin en Fonds de Roulement) négatif. » raconte-t-il.

Cette année, Venteprivee.com s’est trans- formée en Veepee car, pour la première fois, en 2018, 50 % du chiffre d’affaires a été apporté en dehors de France.

Le secret de cet entrepreneur, c’est l’agilité de son entreprise, la recherche constante des souhaits de sa clientèle, principalement féminine. « La clé est de regarder en permanence ce qui se passe et de pouvoir s’adapter quasiment immédiatement. » assure-t-il. Il souligne aussi l’importance de rester centrer sur l’ancrage local, tout en évoquant son envie d’Europe.

« Nous avons la chance de vivre sur le continent le plus passionnant au monde et malheureusement, nous ne le construisons pas tel que nous devrions le faire. Les par- lementaires doivent nous aider, non pas avec de l’argent, mais avec de nouvelles lois sociales, avec une harmonisation fiscale où il existe toujours encore des flottements entre les Etats, où il est toujours plus agréable de vivre dans un pays plus que dans un autre sur ce sujet précis. Il doit donc y avoir une harmonisation des règles et que le marché unique devienne ainsi le marché du développement des entreprises européennes. ».

Et ne le comparez pas à Amazon, sa réplique est implacable : « Amazon répond à un besoin alors que Veepee répond à un désir. »

Notre revue GEEA : Entreprises : les bons tuyaux pour l'innovation et l'emploi

Petit déjeuner autour de Geoffroy Roux de Bezieux, Président du Medef

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Michel Herbillon, Grégory Besson-Moreau, Valérie Boyer, Yves Bouloux, Bernard Brochand, Gérard Cherpion, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Virginie Duby-Muller, Daniel Fasquelle, Meyer Habib, Laurent Garcia, Philippe Latombe, Charles de La Verpillère, Christophe Naegelen, Bernard Perrut, Jean-François Rapin, Isabelle Valentin, Pierre Vatin, Arnaud Viala et Michel Vialay.

sur le thème :

« QUELS CHANGEMENTS POUR LES ENTREPRISES ET LE MEDEF DANS CE MONDE QUI SE TRANSFORME ? »

Notre revue GEEA : Accélérons la croissance !

Visite de Marseille

Ha Marseille ! Quel bonheur de seretrouver en bord de méditer-ranée, au rythme agréable, aux accents chatoyants...

Marseille, la ville des passions, la terre d’histoire, du football et d’immodérées créativités.

Guy Teissier et Eric Diard, les deux Députés de l’étape y ont accueilli une délégation de parlementaires.

Après la visite de l'usine Airbus Helicopters à Marignane, les Députés ont rejoint plu- sieurs jeunes entrepreneurs face au Mucem pour échanger sur le leadership, la création, l’innovation... des questions stimulantes de la part d’une jeunesse qui crée déjà demain.

Cette journée s’est terminée chez Comex (Compagnie Maritime d’Expertises) SA, un ovni dans le secteur industriel qui intervient dans les environnements extrêmes depuis les profondeurs marines, jusque dans l’espace. Avant de prendre le chemin de la lune en 2023, la station orbitale Gateway fera un passage par le grand bassin de la Comex pour y subir plusieurs tests sous l’eau dans les condi- tions de l’apesanteur.

Son activité d’ingénierie hyperbare et hypobare lui a permis de devenir aussi un centre de recherche biomédicale. L’Agence Régionale de Santé lui a attribué l’agrément l’autorisant à pratiquer au sein de ses locaux des recherches cliniques impliquant la personne humaine. Comex, ce sont des talents stimulés par un même engagement : réussir des exploits finement taillés par des ingénieurs d’exception et une infinie imagination.

Le Figaro : «Loi Pacte : il faut aller plus loin pour libérer notre croissance !»

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Les membres de «Génération entreprise-Entrepreneurs associés» soutiennent les mesures de la loi Pacte mais demandent davantage d'audace. - Crédits photo : ERIC FEFERBERG/AFP

Alors que le gouvernement d'Édouard Philippe avait tablé sur une croissance de 2 % en 2018, celle-ci connaît en réalité un vrai coup d'arrêt. En stagnant à 0,2 % du PIB au deuxième trimestre, elle devrait ainsi davantage avoisiner les 1,7 % cette année, avec des conséquences en cascade sur notre niveau de chômage ou la situation de nos finances publiques.

Avec un taux de chômage de 9,2 %, la France reste ainsi en queue de peloton de la zone euro, mais elle apparaît surtout comme le membre de l'Union européenne dont le chômage décroît le plus lentement depuis le début de la reprise. Quant à notre dette, cette dernière continue inexorablement de grimper pour s'élever aujourd'hui à 97,6 % du PIB, un niveau sans précédent dans notre histoire.

Mais alors, après la magnifique victoire de la France au Mondial de football, que faire pour que notre pays devienne, aussi, le champion du monde de l'économie et de l'emploi?

Le plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises, dit loi Pacte, offre une opportunité historique pour déverrouiller les principaux freins à la croissance de nos entreprises, libérer leur capacité d'emploi et débrider, enfin, leur formidable potentiel d'innovation.

» LIRE AUSSI - Ce qui va changer pour les salariés et les entreprises avec la loi Pacte

L'installation d'un guichet unique pour la création d'entreprise, la rationalisation des procédures de redressement judiciaire ou encore la libération de l'intéressement et de la participation, conformément à l'objectif du général de Gaulle de mettre fin aux affrontements stériles entre capital et travail, vont notamment dans la bonne direction. Certaines de ces propositions étaient d'ailleurs présentes dans le livre blanc de «Génération entreprise- Entrepreneurs associés», remis au ministre de l'Économie et des Finances, par les 140 parlementaires membres de cette association d'intérêt général, en janvier de cette année.

Profiter d'une conjoncture économique favorable

C'est pourquoi, si nous soutenons les mesures qui visent à lever les obstacles du développement de nos entreprises, de leur création à leur transmission, en passant par leur financement, nous appelons également de nos vœux que certaines d'entre elles soient beaucoup plus ambitieuses. Comme le préconise le FMI, c'est en effet maintenant qu'il faut «réparer la toiture tant que le soleil brille» en profitant de cette conjoncture économique favorable pour mener des réformes courageuses.

C'est notamment le cas de la simplification des seuils sociaux, ces véritables freins à l'embauche qui conduisent notre pays à cette situation unique au monde: deux fois plus d'entreprises de 49 que de 50 salariés!

Certes, la mise en place d'un délai de cinq ans pour répondre aux obligations et l'harmonisation du mode de calcul des effectifs faciliteront la vie des entrepreneurs. Mais pourquoi ne pas aller plus loin en repoussant toutes les obligations du seuil de 50 salariés, même celles du Code du travail, à au moins 100 salariés? L'enjeu est de taille car si notre pays détient l'un des records du monde en termes de créations d'entreprises, avec 591 000 créations en 2017, ces dernières ne grandissent que trop lentement, avec seulement 5 800 entreprises de taille intermédiaire, contre plus de 12 500 en Allemagne!

Concernant le financement de nos entreprises, il faudrait également plus d'ambition tant le léger renforcement prévu du PEA-PME et des fonds Euro-croissance, deux instruments financiers mis en place sous le précédent quinquennat et qui n'ont jamais rencontré le succès escompté, semble insuffisant face à l'urgence de la situation.

Dès lors, pourquoi ne pas déplafonner le dispositif Madelin, le PEA-PME et le financement participatif? Une telle mesure permettrait de combler la fin de l'ISF-PME et de faire émerger de solides «business angels» pour transformer notre épargne stérile en une épargne fertile, au service de l'emploi des Français. Il s'agit en effet de s'attaquer au sujet crucial du renforcement de l'investissement direct des Français vers nos TPE, nos start-up et nos PME en augmentant considérablement l'incitation fiscale en proportion des risques pris, à l'image de l'exemple britannique avec une incitation forte à investir, jusqu'à 1 million de livres, déductible à 30 % de l'impôt sur le revenu.

Alors oui, ne manquons pas d'audace pour réconcilier les Français avec l'économie et leur donner envie de s'impliquer dans la vie de nos entreprises. C'est une exigence si nous voulons libérer les talents, les énergies, les volontés, pour devenir la «Silicon Valley» de l'Europe à horizon de dix ans et redonner à notre pays l'optimisme qu'il n'aurait jamais dû perdre.

Olivier Dassault, député de l'Oise et président de Génération entreprise- Entrepreneurs associés (GEEA), est par ailleurs administrateur de Dassault Médias, société propriétaire du Figaro. Jean-Michel Fourgous, président de l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, est délégué général de GEEA. La liste complète des 74 parlementaires cosignataires - parmi lesquels Valérie Bazin-Malgras, députée de l'Aube et vice-présidente de l'Assemblée, Michel Herbillon, député du Val-de-Marne et vice-président de l'Assemblée, Annie Genevard, députée du Doubs et vice-présidente de l'Assemblée - peut être consultée sur FigaroVox.

La liste des signataires:

Olivier Dassault, député de l'Oise; Jean-Michel Fourgous, Président Saint-Quentin-en-Yvelines; Valérie Bazin-Malgras, députée de l'Aube et Vice-Présidente; Michel Herbillon, député du Val de Marne et Vice Président; Annie Genevard, député du Doubs et Vice-Présidente de l'AN; Marc Le Fur, député des Côtes-d'Armor; Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes; Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais; Laure de La Raudière, députée d'Eure-et-Loir; Damien Abad, député de l'Ain; Sophie Auconie, députée d'Indre-et-Loire; Thibault Bazin, député de Meurthe-et-Moselle; Olivier Becht, député du Haut-Rhin; Martine Berthet, sénatrice de la Savoie; Jerome Bignon, sénateur de la Somme; Jean-Yves Bony, député du Cantal; Ian Boucard, député du territoire de Belfort; Céline Boulay-Esperonnier, sénatrice de Paris; Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône; Bernard Brochand, député des Alpes-Maritimes; Fabrice Brun, député de l'Ardèche; Olivier Cadic, Sénateur des français de l'étranger; Jacques Cattin, député du Haut-Rhin; Gérard Cherpion, député des Vosges; Guillaume Chevrollier, Sénateur de la Mayenne; Paul Christophe, député du Nord; Dino Cinieri, député de la Loire; Pierre Cuypers, sénateur de la Seine-et-Marne; Typhanie Degois, députée de Savoie; Remi Delatte, député de Côte-d'Or; Stéphane Demilly, député la Somme; Julien Dive, député de l'Aisne; Philippe Dominati, sénateur de Paris; Marianne Dubois, députée Du Loiret; Pierre-Henri Dumont, député duPas-de-Calais; Jean-Jacques Ferrara, député de Corse du Sud; Nicolas Forissier, Ancien ministre, député de l'Indre; Claude de Ganay, député du Loiret; Laurent Garcia, député de Meurthe-et-Moselle; Meyer Habib, député des Français de l'étranger; Philippe Gosselin, député de la Manche; Patrick Hetzel, député du Bas-Rhin; Alain Houpert, sénateur de la Côte-d'Or; Brigitte Kuster, députée de Paris; Elisabeth Lamure, Sénatrice du Rhône; David Lorion, député de la Réunion; Sébastien Leclerc, député du Calvados; Ronan Le Gleut, Sénateur des français de l'étranger; Constance Le Grip, députée des hauts-de-seine; Vivette Lopez, sénatrice du Gard; Véronique Louwagie, député de l'Orne; Gilles Lurton, député d'Ille-et-Vilaine; Emmanuel Maquet, député de la Somme; Sébastien Meurant, sénateur du Val-d'Oise; Maxime Minot, député de l'Oise; Patricia Morhet-Richaud, sénatrice des Hautes-Alpes; Christophe Naegelen, député des Vosges; Olivier Paccaud, sénateur de l'Oise; Bernard Perrut, député du Rhône; Berengère Poletti, député des Ardennes; Benoit Potterie, député du Pas-de-Calais; Sophie Primas, Sénatrice des Yvelines; Didier Quentin, député de charente maritime; Damien Regnard, Sénateur des français de l'étranger; Jean-Luc Reitzer, député du Haut-Rhin; Maina Sage, député de la Polynésie française; Raphaël Schellenberger, député du Haut Rhin; Eric Straumann, député du Haut-Rhin; Jean-Charles Taugourdeau, député du Maine-et-Loire; Guy Teissier, député des Bouches-du-Rhône; Laurence Trastour-Isnart, députée du Alpes-Maritimes; Isabelle Valentin, député de Haute-Loire; Pierre Vatin, député de l'Oise; Arnaud Viala, député de l'Aveyron; Michel Vialay, député des Yvelines; Stéphane Viry, député des Vosges.