Jean-Pierre Decool

Revue GEEA : La sécurité et l'économie

Revue GEEA : Entre ambition et sobriété : faut-il choisir?

Revue GEEA : Industrialisation - Relocalisation : Impossible n'est pas français

Le Grand Port Maritime de Dunkerque : créateur de potentialités et d’emplois par Jean-Pierre Decool

Troisième port de France, le Grand Port Maritime de Dunkerque jouit d’une position stratégique idéale au cœur de l’Europe et du triangle Bruxelles-Londres-Paris. Fort de ce statut de plate-forme idéale, le port de Dunkerque entend désormais passer à la vitesse supérieure en accueillant de nouvelles entreprises, pourvoyeuses d’emplois. Jean-Pierre DECOOL, Député de la 14ème circonscription du Nord, participe à ce développement en promouvant les atouts du port.

A plusieurs reprises, vous avez déclaré vouloir devenir « VRP du port de Dunkerque ». Comment se traduit cette volonté au quotidien ?

Tous les élus peuvent être, s’ils le souhaitent, des VRP de leur territoire. Pour les parlementaires faisant partie de groupes d’études ou groupes d’amitié, c’est une formidable opportunité pour vanter les atouts de leur circonscription. Pour ma part, j’ai souhaité promouvoir les atouts du port de Dunkerque aux côtés des dirigeants et des dockers, à Paris comme en circonscription. Il s’agit d’un très haut potentiel pour le développement des Hauts-de-France. Je le dis très souvent : dans les prochaines années, tout passera par le port de Dunkerque qui a un avenir prometteur. Comment faire ? Très concrètement, lorsque je rencontre des ambassadeurs, des chefs d’Etat, des dirigeants d’entreprise ou des associations à Paris, je n’hésite pas à évoquer les capacités exceptionnelles du port. Je ne force personne, je ne propose pas de projets clé en main, mais j’en parle, cela suffit parfois. 

Prenons un exemple plus concret. Pourriez-vous nous parler un peu plus en détails de l’arrivée de l’entreprise McCain à Dunkerque ? Quel rôle avez-vous eu ? 

Tout le monde connaît l’entreprise McCain, géant canadien de la frite surgelée. Pendant de nombreuses années, McCain faisait transiter les frites produites dans ses deux unités du Pas-de-Calais (Harnes et Béthune) par Anvers, en Belgique. Nous avons travaillé pendant plus de six mois entre les différents interlocuteurs pour faire avancer ce dossier : élus, monde portuaire, monde agricole… Beaucoup de personnes se sont mobilisées pour ce succès. En juillet 2015, nous avons organisé une rencontre entre Bertrand ACHTE, Président du GAPPI (Groupement d’Agriculteurs Producteurs de Pommes de terre pour l’Industrie), les représentants de l’industriel, ceux du grand port maritime de Dunkerque et de la compagnie CMA CGM pour organiser l’expédition d’un premier conteneur à destination de Dubaï (en août 2015).  

Pour l’anecdote, cette première rencontre s’est faite dans les locaux des dockers à l’invitation de leur responsable, Franck GONSSE. Stéphane RAISON, Président du Directoire du Grand Port Maritime de Dunkerque s’y est rendu en personne, c’est un symbole fort qui a notamment permis de faire taire la rumeur tenace selon laquelle les dockers du port de Dunkerque étaient toujours en grève. Il n’y a pas eu un seul jour de grève depuis 24 ans ! Un nouvel essai a été organisé en décembre et l’aventure était lancée. 81 conteneurs ont été expédiés entre décembre 2015 et le 31 janvier 2016 et les coûts logistiques ont baissé de 8 %. En passant par le port de Dunkerque, Mc Cain fait 200 kilomètres en moins par camion. 

Quelles relations avez-vous avec les acteurs du port ? 

Mes relations avec les acteurs du port sont excellentes, aussi bien au niveau de la direction qu’au niveau du syndicat des dockers. Néanmoins, je fais très attention de ne pas outrepasser mes fonctions. Mon rôle consiste à être un simple relais, un entremetteur entre plusieurs catégories d’acteurs institutionnels. Je ne m’immisce pas dans les affaires internes du port. Il y a une frontière que je tiens particulièrement à respecter. Pour parachever son développement, le port de Dunkerque s’appuie sur un outil appelé « Toile industrielle ». 

En quoi consiste-t-il ? 

La Toile industrielle est née en 2009 et vient d’être mise à jour par l’Agence d’Urbanisme de Dunkerque (AGUR). Il s’agit d’un document unique qui retrace tous les flux interentreprises du territoire dunkerquois. En un coup d’œil, vous pouvez donc visualiser les différents secteurs et comprendre, en suivant tout simplement les flèches, les flux interentreprises dans le bassin d’emploi. Cette connaissance parfaite du territoire présente un double intérêt. 


Tout d’abord, elle permet d’attirer de nouveaux investisseurs qui pourront rapidement trouver sur le territoire des fournisseurs, des clients et des sous-traitants potentiels. Cette Toile industrielle est également très utile pour le service public de l’emploi qui s’en sert comme d’un outil d’analyse des compétences territoriales. En permettant d’appréhender facilement les opportunités d’un territoire, la Toile industrielle se révèle donc être un formidable outil qui fait par ailleurs des envieux. Des Belges mais également des Chinois ont témoigné de leur grand intérêt pour développer également ce type d’instrument.
 

La dernière revue est en ligne !

GEEA vient de publier son livre blanc !

Lu dans les Echos : La loi El Khomri, symbole de tous les renoncements

Lu dans les Echos : La loi El Khomri, symbole de tous les renoncements

90 parlementaires, membres de GEEA ont publié cette tribune dans les Echos pour dénoncer le projet de loi El Khomri.

Tribune dans Le Figaro : Pour vaincre le chômage des jeunes, misons sur l'entreprise !

La question écrite de GEEA sur le relèvement des seuils sociaux et fiscaux

Afin de concrétiser la proposition n°11 du livre blanc, GEEA a proposé à ses parlementaires membres de dépose une question écrite auprès du ministre du travail. L'objectif : relever les seuils sociaux et fiscaux de 10 à 20 et de 50 à 100 salariés. 

"Les comparaisons internationales de démographie d'entreprises montrent, qu'en France, l'augmentation des effectifs d'une entreprise et donc le franchissement de certains seuils, accroît très significativement le coût social pour l'employeur tout en y additionnant de nouvelles réglementations. En France, 7 ans après sa création, une entreprise emploie en moyenne 20 salariés, contre 80 en Grande-Bretagne. L'effectif moyen de toutes les entreprises françaises à leur création est de 2,7 personnes contre 6,6 aux États-unis ou encore 4,5 en Allemagne. Véritable frein psychologique à l'embauche, ces seuils sont perçus par l'employeur comme un facteur de complexification administrative et de hausse des cotisations. À titre d'exemple, le franchissement de la barre des 50 salariés a pour conséquence l'application de 34 législations et réglementations supplémentaires pour un coût représentant 4 % de la masse salariale. Il souhaite savoir si le Gouvernement prendra en compte la proposition de Génération entreprise-entrepreneurs associés, composée 120 de parlementaires, demandant le relèvement des seuils sociaux de 10 à 20 et de 50 à 100 salariés. Une telle mesure atténuera la « peur d'embaucher ». Son impact sur l'emploi serait important : 22 500 entreprises embaucheraient des salariés supplémentaires sans ces seuils sociaux. En 2012, l'INSEE et l'IFRAP évaluaient la perte d'emplois générés par les seuils sociaux entre 70 000 et 140 000 emplois."

Tribune dans Valeurs Actuelles : Monsieur Hollande, ouvrez les yeux !

– Valeurs Actuelles – TRIBUNE, juillet 2013 –

Monsieur Hollande, ouvrez les yeux !

Alors que la France est en récession, le gouvernement n’a d’autre réponse que d’augmenter les prélèvements sur les entreprises.

Alors que nous sommes en pleine crise économique, que les marges brutes des entreprises françaises sont les plus basses d’Europe, que les plans sociaux s’accumulent, qu’on dénombre 1 328 chômeurs supplémentaires chaque jour, nous avons quotidiennement de nouvelles preuves de l’amateurisme du président de la République et de son gouvernement.

François Hollande veut se convaincre que le délai de grâce de deux ans pour revenir à un déficit de 3 % accordé par la Commission européenne est une bonne nouvelle. Mais c’est reculer pour mieux sauter ! L’austérité qui sera menée sera peut-être un peu moins brutale car étalée dans le temps, mais elle restera forte (avec un ajustement annuel de 1,3 point de PIB de 2012 à 2015) et très douloureuse car il n’y a aucune chance pour que le chômage baisse avant 2015.

Bercy a déposé il y a quelques jours au Parlement son projet de loi de règlement du budget de l’État au titre de l’année 2012, aux fins d’approbation des comptes. Alors que la France est entrée en récession, le gouvernement s’autocongratule en affirmant que « la France […]a bien résisté, ne subissant pas de repli marqué de son activité à l’inverse de ses partenaires de la zone euro ». Pourtant, en 2012, tous les secteurs d’activité sont marqués par la dégradation de l’activité.

À l’été 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a augmenté brutalement le forfait social en le faisant passer de 8 à 20 %. S’il avait voulu déstabiliser le climat social des PME et des grandes entreprises, il ne s’y serait pas pris autrement. Cette décision a notamment abouti pour de nombreux salariés à la fin de l’abondement d’employeur aux plans d’épargne d’entreprise (PEE) et plans d’épargne pour la retraite collectifs (Perco). Sans oublier la perte de revenus non négligeable pour plusieurs millions de salariés à la suite de la suppression des heures supplémentaires défiscalisées.

En additionnant les mesures du premier budget rectificatif de 2012 de la nouvelle majorité (relèvement du forfait social – la fiscalité sur l’intéressement et la participation -, taxe sur les dividendes) aux mesures du budget 2013 et du financement de la Sécurité sociale, on atteint des hausses de prélèvements de 16 milliards sur les entreprises. À cette somme, il faut ajouter les 3 milliards de prélèvement écologique que le gouvernement a prévu pour financer son crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Au total, la hausse des prélèvements sur les entreprises atteint donc 19 milliards d’euros pour un crédit d’impôt de 20 milliards qualifié de « révolution copernicienne » par M.Moscovici ! Le gouvernement n’a fait que donner d’une main ce qu’il a repris de l’autre. Tout cela pour aboutir à l’attribution de 4 324 CICE pour 2,5 millions d’entreprises asphyxiées !

Pour sortir de la crise, le gouvernement doit diminuer significativement les dépenses publiques, baisser les cotisations patronales et salariales, exonérer de charges sociales pendant trois ans les TPE qui embauchent en CDI un chômeur, opter pour une flexisécurité plus opérante.

C’est ainsi que nous gagnerons en compétitivité, que nous aurons une chance de réindustrialiser la France et de créer de l’emploi.

La question écrite de GEEA sur les limites du CICE

41 parlementaires, membres de GEEA, ont adressé une question écrite, parue au Journal Officiel, à Bernard Cazeneuve, ministre chargé du budget.

 

Afin de bénéficier du CICE, les entreprises doivent respecter plusieurs obligations déclaratives auprès de l'Urssaf et de l'administration fiscale, sous format papier. S'ajoute, ainsi, un coût pour l'entreprise, en termes de gestion, lié à la justification de la destination de ce crédit. C'est une véritable « usine à gaz » qui renforce la méfiance des entreprises. Ce crédit d'impôt n'a aucun impact pour les entreprises n'employant que des salariés à haut niveau de qualification, rémunérés à plus de 2,5 fois le SMIC. Il ne ralentira donc pas les fuites des cerveaux et l'exil des jeunes que la France éduque et qui préfèrent partir pour s'assurer un avenir meilleur. Les entreprises se délocalisent de plus en plus, dans les pays voisins, là où nos jeunes se sont installés, là où les charges et la réglementation sont moins lourdes, là où les pouvoirs publics les accueillent avec bienveillance. Les entrepreneurs restent vigilants quant aux contreparties supplémentaires susceptibles d'être exigées par les pouvoirs publics au cas où ils viendraient à bénéficier de ce dispositif. Pour gérer leur société, les entrepreneurs ont besoin d'un cadre juridique, fiscal stable et simplifié. C'est en prenant des mesures en ce sens que les pouvoirs publics retrouveront de la crédibilité et la confiance des créateurs d'emplois et de richesse. Les parlementaires souhaitent savoir si le Gouvernement compte simplifier ce crédit d'impôt compétitivité emploi. En baissant directement les charges des entreprises à hauteur de 30 milliards d'euros comme le préconise le rapport Gallois, le Gouvernement contribuerait à améliorer les marges des entreprises, qui sont les plus faibles d'Europe !

Tribune dans le Monde : Arrêtons d'accabler nos entrepreneurs !