Yves Bouloux

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NOTRE REVUE GEEA : ENTRE POSSIBLE ET IMPOSSIBLE, DEUX LETTRES ET UN ETAT D'ESPRIT

La lutte contre les contenus haineux sur internet : Quid des entreprises ? par Yves Bouloux

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Yves Bouloux a été récemment désigné, en qualité de rapporteur pour avis, au nom de la Commission des affaires économiques du Sénat, sur la proposition de loi visant à lutter contre les contenus haineux sur Internet, dite « PPL Avia ». Il est sénateur de la Vienne, membre de la Commission des affaires économiques et apparenté au groupe Les Républicains au Sénat. Il participe depuis un an aux activités de Génération Entreprise-Entrepreneurs Associés (GEEA).

Monsieur le sénateur, vous avez mené des auditions récemment, au nom de la Commission des affaires économiques du Sénat, sur la « PPL Avia ». En quoi ce sujet concerne-t-il les entreprises et l’économie ?

Le texte vise à renforcer la régulation applicable aux plateformes numériques : il concerne directement l’économie numé- rique ! Il s’agit, certes, d’un volet spécifique de l’économie numérique. Il n’en demeure pas moins que la proposition de loi sou- lève des questions in fine assez techniques sur la régulation de l’économie des plate- formes numériques.

Les plateformes numériques sont des entreprises comme les autres ?

La réponse serait a priori négative. Elle l’est d’autant plus que les plateformes numériques sont devenues, comme l’actualité nous le rappelle souvent, des acteurs déterminants de l’économie mondiale. Elles jouent un rôle décisif dans les stratégies des entreprises et dans les décisions que prennent les consommateurs. Et la proposition de loi nous invite également à les considérer comme des médias.

Le texte concerne-t-il l’ensemble des plateformes numériques ?

Seuls les « opérateurs de plateforme en ligne » dont l’activité sur le territoire français dépasse des seuils déterminés par décret sont concernés. Par ailleurs, la proposition de loi ne visait initialement que les réseaux sociaux, elle concerne également, depuis son examen à l’Assemblée natio- nale, les moteurs de recherche. Un ajout qui soulève quelques difficultés.

Quel sera l’apport du Sénat sur le texte ?

Les réflexions et les discussions sont encore en cours. On peut relever une complémentarité avec le travail effectué à l’Assemblée, où seule la Commission des affaires culturelles et éducation s’était saisie pour avis : au Sénat, la Commission des affaires économiques intervient en amont dans la réflexion et le débat.

Que tirez-vous de vos auditions à ce stade?

Sans me déclarer encore à ce stade, je pense intéressant de rappeler, dans le cadre de la régulation du secteur numérique en général, et des plateformes numériques en particulier, que tous les acteurs ne sont pas fondés sur le même modèle économique. Ce que nous appelons les « GAFA » ou « GAFAM » inclut des entreprises intervenant dans des secteurs variés. Et toutes les entreprises n’ont pas les mêmes pratiques, également selon leur taille. A plus long terme, le texte veut consacrer le devoir de coopération des opérateurs de plateforme. Il s’inscrit dans une tendance plus profonde de responsabilisation mais, également, d’accroissement des obligations vis-à-vis de nos entreprises – malgré les simplifications administratives récentes dans le cadre de la loi PACTE.

Vous êtes nommé rapporteur pour la première fois, un peu moins de deux ans après votre élection au Sénat.

Que pouvez-vous nous dire de vos deux premières années au Parlement ?

Comme vous le savez, j’ai été élu au Sénat à mi-mandat, succédant à Jean-Pierre Raffarin dans la Vienne. Ces deux années ont été particulièrement riches. J’ai dû me familiariser très vite avec la procédure parlementaire, faire connaissance avec mes collègues, m’intégrer à ma Commission et mon groupe politique, et participer aux travaux et réflexions menées dans le cadre de différents groupes de travail et missions d’information. Beaucoup de travail pour beaucoup de satisfaction.

Et vos premiers pas à GEEA ?

Le GEEA mène un travail particulièrement utile à la vie parlementaire, sous la présidence d’Olivier Dassault. Nous avons l’occasion de discuter librement avec des chefs d’entreprise et des acteurs dynamiques du monde économique de notre pays sur des enjeux contemporains importants.

Génération Entreprise réunit des parle- mentaires de l’Assemblée nationale et du Sénat de tous bords, et territoires. Je suis moi-même issu du monde de l’entreprise, du secteur bancaire en particulier, avant mon engagement politique.

Le débat permanent entre parlementaires et représentants d’entreprises est fondamental et sain pour notre pays !


Petit-déjeuner autour de Jean-Paul AGON, PDG du groupe L'Oréal

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Emmanuelle Anthoine, Sophie Auconie, Belkhir Belhaddad, Grégory Besson-Moreau, Jean-Marie Bockel, Pascal Bois, Yves Bouloux, Valérie Boyer, Guy Bricout, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Pierre Cuypers, Loïc Dombreval, Virginie Duby-Muller, Daniel Fasquelle, Nicolas Forissier, Laurent Garcia, Meyer Habib, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Véronique Louwagie, Gilles Lurton, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Frédéric Reiss, Vincent Segouin, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Michel Vialay

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Emmanuelle Anthoine, Sophie Auconie, Belkhir Belhaddad, Grégory Besson-Moreau, Jean-Marie Bockel, Pascal Bois, Yves Bouloux, Valérie Boyer, Guy Bricout, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Pierre Cuypers, Loïc Dombreval, Virginie Duby-Muller, Daniel Fasquelle, Nicolas Forissier, Laurent Garcia, Meyer Habib, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Véronique Louwagie, Gilles Lurton, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Frédéric Reiss, Vincent Segouin, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Michel Vialay

Il y a quelques années, notre invité dînait dans un restaurant chinois du 13ème arron- dissement de Paris. L’histoire ne dit pas avec qui, ni où, ni quoi. Quoi qu’il en soit, son « fortune cookie » disait : « vous avez beaucoup de chance, mais vous en aurez besoin ». Une prédiction tout à fait exacte ! Avant de devenir le 5ème PDG en 100 ans d’existence de L’Oréal, l’indétrônable pre- mier groupe de cosmétique au monde, aux 36 marques, couvrant tous les pays, toutes les gammes de prix, répondant à tous les besoins beauté, Jean-Paul Agon y fait ses classes dès sa sortie d’HEC. La consécration ? Ce sera en 1997, quand il prendra en charge le développement de toutes les activités de la zone Asie. Son arrivée coïncidera avec la crise financière du continent. Le succès a été tel, que le groupe lui confiera ensuite la direction de L’Oréal Etats-Unis... une semaine avant le 11 septembre. Rappelez-vous du « fortune cookie » ! Quel est le secret de cette aurore L’Oréal, devenue la marque française la plus puissante dans le monde ? Mélangez la stabilité, l’énergie, l’audace, l’intuition L’Oréal, c’est un empire qui a réussi à s’adapter. Il est aussi un des premiers à avoir anticipé « la révolution digitale » en offrant une nouvelle « expérience produit » aux clients. « Aujourd’hui, c’est déterminant. Le digital est l’avantage compétitif majeur en matière de relations avec les consommateurs, de marques, de mar- keting, de communication ou encore de e-commerce. Il représentait 0% de notre chiffre d’affaires il y a encore 5 ans. Aujourd’hui, nous en sommes à 13,5% et surtout il connaît une croissance de 50% par an, soit pratiquement la totalité de la croissance globale pour le groupe. » soulève Jean-Paul Agon.

Notre pays ne représente que 7 % de son chiffre d’affaires et pourtant 25% de la production industrielle mondiale et les deux tiers des investissements en matière de recherche se passent sur notre sol. Le cœur stratégique de L’Oréal est incontestablement en France. Ce fleuron international paie 25% de ses impôts mondiaux en France.

Il conclura par ces mots « Il faut anticiper ce qu’il va se passer et prendre les bons paris, les bons virages et être toujours extrêmement agile de façon à pouvoir bouger en fonction des évolutions. C’est une très belle aventure grâce à des équipes absolument formidables. Nous sommes une entreprise avec une culture très forte, que nous avons tou- jours gardée, lorsque nous relisons les maximes aujourd’hui d’Eugène Schueller ou de François Dalle, les mêmes valeurs persistent, applicables dans un monde différent, avec des technologies différentes. Nous sommes humanistes, avec la volonté de l’excellence et celle de gagner. Nous avons aussi la chance d’avoir beaucoup de gens qui veulent nous rejoindre, nous recevons environ 1 million 500 milles candidatures chaque année dans le monde. C’est une aventure qui n’a que 110 ans et nous sommes bien tous décidés chez L’Oréal à la faire continuer très longtemps. » Quelle belle note d’espoir pour le savoir-faire français et son rayonnement !


Petit-déjeuner autour de Jacques-Antoine GRANJON, PDG et Fondateur de VEEPEE

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Yves Bouloux, Martine Berthet, Bernard Brochand, Jacques Cattin, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Fabien Di Filippo, Yannick Haury, Michel Herbillon, Sébastien Huyghe, Brigitte Kuster, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Philippe Michel-Kleisbauer, Patricia Morhet-Richaud, Antoine Savignat, Laurence Trastour-Isnart, Guy Teissier, Isabelle Valentin, Michel Vialay

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Yves Bouloux,
Martine Berthet, Bernard Brochand, Jacques Cattin, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Fabien Di Filippo, Yannick Haury, Michel Herbillon, Sébastien Huyghe, Brigitte Kuster, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Philippe Michel-Kleisbauer, Patricia Morhet-Richaud, Antoine Savignat, Laurence Trastour-Isnart, Guy Teissier, Isabelle Valentin, Michel Vialay

Loin de la morosité, GEEA s’est réunie pour évoquer l’hyper-croissance, la réussite à la française, son développement européen.

Depuis 2001, Jacques-Antoine Granjon a su imposer son propre style et devenir le numéro 1. Sur son site d’e-commerce, il solde jusqu’à 75 % des chaussures Redskins, des chemises Eden Park, des oreillers Dunlopillo, des voyages au ski ou à New York. Et les chercheurs de bonnes affaires sont des milliers à s’y rendre tous les jours pour fouiller les nouveautés.

Veepee est-elle une pépite reproductible ou un ovni tangible grâce à l’originalité de son créateur ? Jacques-Antoine était l’invité de ce petit-déjeuner. Il est revenu sur ses réussites comme ses échecs dont le plus important, l’aventure américaine.

« Nous avons débuté dans un petit local, rue Pierre Chausson, dans le quartier du Sentier. Ce commerce s’est vite transformé grâce à la révolution digitale, qui s’est accélérée surtout, depuis 2004, avec l’ar- rivée de l’ADSL.». Aucun actionnaire n’est entré en m’apportant de l’argent et je n’ai jamais eu besoin d’un euro puisque j’avais un BFR (Besoin en Fonds de Roulement) négatif. » raconte-t-il.

Cette année, Venteprivee.com s’est trans- formée en Veepee car, pour la première fois, en 2018, 50 % du chiffre d’affaires a été apporté en dehors de France.

Le secret de cet entrepreneur, c’est l’agilité de son entreprise, la recherche constante des souhaits de sa clientèle, principalement féminine. « La clé est de regarder en permanence ce qui se passe et de pouvoir s’adapter quasiment immédiatement. » assure-t-il. Il souligne aussi l’importance de rester centrer sur l’ancrage local, tout en évoquant son envie d’Europe.

« Nous avons la chance de vivre sur le continent le plus passionnant au monde et malheureusement, nous ne le construisons pas tel que nous devrions le faire. Les par- lementaires doivent nous aider, non pas avec de l’argent, mais avec de nouvelles lois sociales, avec une harmonisation fiscale où il existe toujours encore des flottements entre les Etats, où il est toujours plus agréable de vivre dans un pays plus que dans un autre sur ce sujet précis. Il doit donc y avoir une harmonisation des règles et que le marché unique devienne ainsi le marché du développement des entreprises européennes. ».

Et ne le comparez pas à Amazon, sa réplique est implacable : « Amazon répond à un besoin alors que Veepee répond à un désir. »

Notre revue GEEA : Entreprises : les bons tuyaux pour l'innovation et l'emploi

Petit-déjeuner autour de Catherine Colonna, ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l'OCDE

En présence d’Olivier Dassault, Pascal Bois, Yves Bouloux, Bernard Brochand, Guillaume Chevrollier, Josiane Corneloup, Pierre Cuypers, Olivier Damaisin, Typhanie Degois, Philippe Dominati, Virginie Duby-Muller, Jean-Jacques Ferrara, Claude de Ganay, Laurent Garcia, Michel Herbillon, Alain Houpert, Brigitte Kuster, Constance Le Grip, Sylvain Maillard, Eric Pauget, Frédéric Reiss et Pierre Vatin.

sur le thème :

« TAXATION DES GAFA : RÉVOLUTION MONDIALE OU EXCEPTION FRANÇAISE ? »

Petit déjeuner autour de Geoffroy Roux de Bezieux, Président du Medef

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Michel Herbillon, Grégory Besson-Moreau, Valérie Boyer, Yves Bouloux, Bernard Brochand, Gérard Cherpion, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Virginie Duby-Muller, Daniel Fasquelle, Meyer Habib, Laurent Garcia, Philippe Latombe, Charles de La Verpillère, Christophe Naegelen, Bernard Perrut, Jean-François Rapin, Isabelle Valentin, Pierre Vatin, Arnaud Viala et Michel Vialay.

sur le thème :

« QUELS CHANGEMENTS POUR LES ENTREPRISES ET LE MEDEF DANS CE MONDE QUI SE TRANSFORME ? »